Les présidents des groupes d’amitié France-Arménie à l’Assemblée nationale française et au Sénat, respectivement, Anne-Laurence Pétel et Gilbert-Luc Devinaz, ont adressé à la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colona une lettre officielle en proposant d’ouvrir une représentation consulaire française à Kapan, la capitale de la région de Syunik, ou dans la ville de Goris, comme d’autres pays l’ont déjà fait. Ils ont souligné qu’avec une telle initiative, la France peut franchir une étape importante pour préserver l’intégrité territoriale de l’Arménie. Selon Pétel et Devinaz, ce sera un pas important en faveur de la stabilité de la région, ainsi qu’une initiative décisive en termes de développement de la coopération entre la France et l’Arménie.
« Bien que Syunik ne soit reliée à Erevan que par une route de montagne, il s’agit d’un corridor important pour établir un contact avec le monde extérieur par la frontière avec l’Iran. La frontière arméno-iranienne, longue de 35 km, est d’une importance vitale pour l’Arménie. C’est la seule à être restée ouverte à l’automne 2020 pendant la guerre des 44 jours, ce qui a permis à l’Arménie d’éviter l’asphyxie totale », peut-on lire dans la lettre.
« Après tout, le régime azerbaïdjanais a des aspirations à l’égard de Syunik et veut réaliser la liaison terrestre entre la République d’Azerbaïdjan et le Nakhitchévan. Cette aspiration fait partie d’un plan pan-turc plus large, qui vise à relier la population turque du Bosphore à la région de la mer Caspienne. Dans ce contexte, alors que le déséquilibre militaire s’accentue chaque jour en faveur de l’Azerbaïdjan, une nouvelle agression éventuelle de ce pays pourrait avoir des conséquences désastreuses. L’Arménie a peu d’alliés pour faire face à cette menace. Parmi eux, la France est le pays le plus dévoué, garant de l’intégrité territoriale de l’Arménie et de la sécurité de la population arménienne », ajoutent les parlemantaires français.