GÉORGIE – Le « Rêve géorgien » a remporté les élections locales, les leaders de l’opposition ont été arrêtés

Les manifestants ont pris d’assaut la résidence du président, la police a utilisé des gaz lacrymogènes

Le 4 octobre ont eu lieu en Géorgie des élections locales. Dans 64 villes et districts, les électeurs élisaient des maires et des membres des conseils municipaux. 12 partis participaient aux élections.

Parallèlement à ces élections, des manifestants ayant recours à des actions de protestation ont pris d’assaut le 4 octobre le palais présidentiel, alors que selon des sources bien informées, le président Mikheil Kavelachvili ne s’y trouvait pas.

Les forces de sécurité ont utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes.

Il est rapporté que sur l’appel de l’un des organisateurs du rassemblement – le président du conseil politique du « Mouvement national uni », ancien procureur général Mourtaz Zodelava – un groupe de manifestants s’est dirigé vers le palais présidentiel. Quelques dizaines de protestataires ont brisé la clôture, ont pénétré dans la cour et ont attaqué les gardes, mais l’unité spéciale et des centaines de patrouilleurs les en ont expulsés. Selon certains, le port de gilets pare-balles par certains manifestants est la preuve de leur détermination.

D’après les médias géorgiens, des affrontements ont lieu périodiquement entre les forces de sécurité et les manifestants qui réclament les clés du palais présidentiel. L’un des organisateurs des manifestations, Paata Burchuladze, a déclaré que le gouvernement en place n’est pas légitime et a appelé à commencer le processus de « passation pacifique du pouvoir ».

Il a exigé l’arrestation et le jugement du Premier ministre Irakli Kobakhidze, du président du Parlement Chalva Papouachvili, du chef du Service de sécurité d’État Mamouka Mdinaradze, de la vice-présidente du Parlement Téa Tsouloukiani, du fondateur du « Rêve géorgien » Bidzina Ivanichvili et du chef du Service spécial de protection d’État Anzor Choupinidze.

La 5e présidente de Géorgie Salomé Zourabichvili, qui participait au rassemblement organisé sur l’avenue Roustaveli, a qualifié de provocation l’attaque contre le palais Orbeliani. Elle a noté qu’elle ne sait pas sur l’initiative de qui cette action a été menée, qu’elle considère comme un prétexte pour réprimer la manifestation pacifique de protestation de ceux qui s’opposent à l’administration.

« La tentative de renversement du pouvoir a échoué »

Au lendemain de ces incidents graves, le 5 octobre au matin, le Premier ministre géorgien et président du parti « Rêve géorgien » Irakli Kobakhidze a déclaré que la tentative de renversement du pouvoir avait échoué. Il a également promis de punir sévèrement tous les participants aux manifestations de protestation ayant commis des infractions.

Durant la nuit ont été arrêtés des membres du comité organisateur de la manifestation de protestation du 4 octobre : Paata Burchuladze, Mourtaz Zodelava, Irakli Natiradze, Paata Mantchkaladze et Lacha Péridze. Ils sont accusés d’appel au changement violent de l’ordre constitutionnel ou au renversement du pouvoir d’État, ainsi que d’organisation, de direction et de participation à des actions de violence collective. Pour ces actes est prévue jusqu’à 9 ans d’emprisonnement.

Selon le ministère de l’Intérieur géorgien, lors des affrontements ont été blessés 21 policiers et 6 manifestants.

Victoire du parti au pouvoir, « Rêve géorgien »

Selon les données préliminaires de la Commission électorale centrale de Géorgie, les candidats du parti « Rêve géorgien » au pouvoir ont remporté les élections locales dans les villes de Tbilissi, Roustavi, Koutaïssi, Batoumi et Poti.

À Tbilissi, le candidat du pouvoir et maire en exercice Kakha Kaladze a obtenu 71,5% des voix (214 872 votes).

Éditorial