JÉRUSALEM – Une place nommée d’après le photographe Elia Kahvedjian, survivant du Génocide

L’inscription en hébreu indique : « Place Elia Kahvedjian. Survivant du génocide des Arméniens, photographe, amoureux de Jérusalem »

La municipalité de Jérusalem a baptisé une place du nom d’Elia Kahvedjian, photographe survivant du génocide des Arméniens.

Né à Urfa dans une famille arménienne, Elia n’avait que cinq ans en 1915 lorsqu’il fut témoin du soulèvement des habitants arméniens d’Urfa contre l’armée turque, qui avait entrepris les massacres visant le peuple arménien sur le territoire de l’Empire ottoman.

Lorsque la révolte fut écrasée, le père du petit Elia et l’un de ses frères furent assassinés, tandis que le reste de la population arménienne – femmes, enfants et personnes âgées inclus – fut contrainte d’entreprendre une marche de la mort vers le désert syrien de Deir ez-Zor, tristement connu comme « l’Auschwitz du génocide des Arméniens ».

Avant de mourir, sa mère le sauva en le confiant à un étranger kurde, qui finit par le vendre à un forgeron contre deux pièces d’or. Elia se retrouva alors livré à lui-même dans les rues, mendiant nourriture et abri, jusqu’à ce qu’à l’âge de 10 ans, il soit secouru avec 10 000 autres enfants par une organisation humanitaire du Proche-Orient et envoyé dans des orphelinats à Alep, Nazareth puis finalement Jérusalem, où il entamerait une nouvelle vie et consacrerait toute son existence à la photographie, avec un succès et une reconnaissance internationale remarquables.

Plus de 100 membres de la famille d’Elia – frères et sœurs, oncles maternels et paternels, cousins et parents – périrent durant le génocide arménien de 1915, lorsque 1,5 million d’Arméniens furent exterminés par les bourreaux de l’Empire ottoman.

Aujourd’hui, son héritage est préservé par son petit-fils, Elie Kahvedjian, dans la galerie photographique « Elia Photo Service », située dans la Vieille ville de Jérusalem.

Néanmoins, malgré cet hommage longtemps attendu, Israël refuse toujours de reconnaître officiellement le génocide des Arméniens.

Extrait d’un article en anglais de Kegham Balian publié sur le site de 301.