La Banque centrale d’Arménie voit de graves retombées de la guerre en Ukraine

La croissance économique arménienne ralentira considérablement et l’inflation restera élevée cette année en raison des répercussions des sanctions occidentales imposées à la Russie suite à son invasion de l’Ukraine, selon la Banque centrale d’Arménie (BCA).

Dans un rapport publié cette semaine, la BCA a déclaré que l’économie du pays est désormais confrontée à « une grande incertitude et des risques importants ». Il a prédit des baisses considérables des exportations arméniennes vers la Russie et des envois de fonds de plusieurs millions de dollars des Arméniens qui y travaillaient.

La Russie est le premier partenaire commercial et marché d’exportation de l’Arménie, avec des échanges bilatéraux totalisant 2,6 milliards de dollars l’année dernière. Le rouble russe s’est fortement déprécié depuis le début de l’assaut contre l’Ukraine le 24 février.

Le rapport de la BCA indique que les entreprises russes opérant en Arménie connaîtront des « difficultés et perturbations » majeures en raison des sanctions paralysantes contre la Russie.

L’une de ces entreprises, le géant minier Teghout, a suspendu ses activités le 14 mars. Elle emploie 1 100 personnes et était la dixième plus grande entreprise contribuable d’Arménie en 2021.

La BCA a déjà réduit ses prévisions de croissance économique pour 2022 de 5,3% à 1,6% à la mi-mars. Un haut responsable du Fonds monétaire international prévoit un taux de croissance pratiquement identique.

La BCA a également relevé son taux d’intérêt de référence de 1,25 point de pourcentage, citant des pressions inflationnistes accrues sur l’économie arménienne.

« Un environnement fortement inflationniste devrait persister dans les mois à venir », lit-on dans le dernier rapport de la banque.

Les prix des denrées alimentaires dans le pays ont augmenté en moyenne de près de 13 % l’an dernier, reflétant une tendance mondiale. Le Premier ministre Nikol Pachinian a averti le 3 mars que les retombées du conflit en Ukraine les pousseraient encore plus loin.

L’Arménie importe une grande partie de son blé, de son huile de cuisson et d’autres denrées alimentaires de base de Russie. Beaucoup de ses citoyens ont déjà du mal à faire face à l’augmentation du coût de la vie.