La commission de discipline du Saint-Siège d’Etchmiadzine examine le cas de trois prêtres

La commission de discipline du Saint-Siège a examiné le 9 octobre le cas de trois prêtres ayant publiquement critiqué les mœurs internes de l’Église.

Deux d’entre eux, le Père Aram et le Père Tadé, servent dans le même diocèse d’Aragatsotn. Le Père Aram, prêtre de Hovhannavank, a été le premier à écrire qu’au sein de l’Église, l’arbitraire et l’impudence, des mœurs abjectes règnent à la place des canons. Il a été suivi par le pasteur spirituel de Talin, le Père Tadé ; lui aussi a déclaré qu’il rejoignait la juste voix de son frère prêtre et ne pouvait plus se taire. Et le troisième était le Père Taron Hounanian, qui avait écrit sur les réseaux sociaux : « Au sein de l’Église, sous le voile de l’ordre et des règles internes, la véritable mission du christianisme est ignorée, lorsque, à la place de la parole de Dieu, s’élèvent des textes politiques, des accusations, des menaces, des condamnations, et qu’à la place de l’amour de Dieu, agit une froide indifférence administrative dépourvue de base canonique ».

Mgr Hovnan Hakobian, l’un des membres de la commission de discipline, a déclaré à cette occasion qu’ils avaient reçu des diocèses une requête pour examiner la conduite de ces prêtres et que cela, selon lui, ne signifiait pas qu’ils seraient obligatoirement défroqués. « La commission de discipline n’est pas là que pour défroquer. Au contraire, le problème peut être réglé, la personne peut réaliser son erreur, ou s’il y a eu un malentendu, du temps est donné à cette personne. Nous devons nous assurer qu’ils ont exprimé le fond de leur pensée et non qu’ils y ont été contraints » a dit l’évêque Hovnan, ajoutant que les prêtres ne sont pas invités à la première session, « mais qu’ils seront entendus ensuite ».

* * *

Sur le même sujet, ajoutons que les révélations faites ces jours-ci par le docteur en théologie Haroutun Haroutunian (de son nom civil) lors d’une interview accordée au journaliste et présentateur de télévision, Petros Ghazarian, ont fait grand bruit.

L’intéressé raconte avoir été ordonné diacre par le Catholicos Karékine Ier, puis prêtre célibataire. Ses querelles avec Karékine II ont commencé du temps de Karékine Ier, lorsque ce dernier, pour des raisons de santé, était parti pour une longue période à l’étranger et que Karékine II – alors archevêque – assurait son intérim. Haroutunian explique, entre autres, que ses différends avec Karékine Nersissian ont éclaté lorsqu’il s’est rendu compte que même pour les démarches les plus élémentaires et naturelles, il attendait une autorisation « d’en haut » ou, dans d’autres cas, recevait des instructions de ce même « en haut », comme ce fut le cas lors des élections de 2003 pour emmener les séminaristes du Saint-Siège « voter » à Sevan, etc. Suite à son attitude rebelle face à ces phénomènes et d’autres similaires, Haroutunian a finalement été déclaré défroqué en 2006, ce qu’il dit avoir lui-même accepté volontiers.

Retrouvez le lien de l’entretien en question ci-dessous :

https://youtu.be/M4NLP3IprOk

Éditorial