La tension russo-azerbaïdjanaise semble seulement avoir éclaté le 25 décembre 2024, avec la destruction d’un avion d’Azerbaijan Airlines par un missile russe (38 morts, 29 blessés). Cependant, comme on le sait, en diplomatie et en politique, les parties attendent souvent un prétexte (parfois même le provoquent) pour donner libre cours à une diplomatie ou à une politique préalablement planifiée. C’est très probablement le cas ici aussi, car dans des conditions normales d’amitié, ces « quelques vies » n’auraient représenté aucun poids pour détériorer les relations entre les deux pays.
Malgré le fait que la Russie ait plus que soutenu l’Azerbaïdjan dans la « solution version azerbaïdjanaise » de la question d’Artsakh – même en trahissant son allié l’Arménie – il semble que Bakou ait, pour le dire poliment, « dévié » des plans ou accords secrètement élaborés avec Moscou, notamment en ce qui concerne l’actuel projet dit « voie de Trump », qui était probablement la raison centrale du soutien russe manifesté à Bakou.
Par conséquent, autant l’Azerbaïdjan s’enivre de la réalisation progressive de ses rêves, autant la Russie assiste, de même, pas à pas à l’effondrement de ses perspectives. Dans ces conditions, les relations entre les deux pays se détériorent de jour en jour, surtout quand on sait que le mot « pardonner » n’a jamais fait partie du vocabulaire russe.
La tension, qui a commencé par la fermeture du bureau de représentation russe à Bakou, suivie en riposte par l’arrestation de citoyens azerbaïdjanais sur le territoire russe et la saisie de leurs biens, a maintenant atteint les plateformes internationales.
Ainsi, les médias azerbaïdjanais affirment que l’adhésion de leur pays à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) a été entravée par la Russie, conjointement avec l’Inde.
À ce sujet, l’agence de presse azerbaïdjanaise APA, citant des sources diplomatiques, écrit : « Le ministère des Affaires étrangères de Russie a joué un rôle important dans ce processus. La question d’entraver l’adhésion de l’Azerbaïdjan à l’OCS a été discutée lors de consultations politiques entre la Russie et l’Inde, et les parties sont parvenues à un accord approprié. Cependant, la Russie a poussé l’Inde au premier plan, se maintenant elle-même en arrière-plan. Certains estiment également que cette démarche de la Russie constitue un manque de respect envers la Chine, car Pékin, conformément à ‘l’esprit de Shanghai’, prône l’élargissement de l’Organisation et soutient l’adhésion de l’Azerbaïdjan. Cependant, lors de la récent sommet qui s’est tenu en Chine, la Russie et l’Inde, en entravant l’adhésion de l’Azerbaïdjan, ont également fait preuve d’un manque de respect envers la Chine. »
Ici, une réflexion s’impose. Même si ces accusations contre la Russie s’avéraient infondées, le fait que l’agence APA – principal organe de communication du régime et instrument de propagande de premier plan – les diffuse, révèle sans ambiguïté l’orientation antirusse des autorités azerbaïdjanaises, pour ne pas dire d’Ilham Aliev.
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Ajoutons que le 8 septembre, un autre Azerbaïdjanais a été arrêté en Russie. Les agents du Service fédéral de sécurité ont arrêté dans la région de Stavropol un ressortissant d’Azerbaïdjan accusé de préparer un acte terroriste.
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