La justice refuse de libérer l’ancien procureur général d’Arménie

Un tribunal d’Erevan a refusé vendredi d’accorder une caution à l’ancien procureur général Aghvan Hovsepian, arrêté en septembre dernier pour une série d’accusations de corruption qu’il a démenties.

Hovsepian a été procureur général d’Arménie de 1998 à 1999 et de 2004 à 2013. Il est ensuite devenu le premier chef d’un organisme d’application de la loi nouvellement créé, le Comité d’enquête, en 2014. Il a dirigé le comité jusqu’à la révolution de Velours de 2018. Hovsepian était l’un des fonctionnaires les plus puissants d’Arménie pendant son mandat.

L’homme de 69 ans est désormais accusé de corruption, de blanchiment d’argent et d’activité entrepreneuriale illégale. Le Comité anti-corruption (CAC) affirme qu’il a également détourné plusieurs propriétés pendant qu’il était en fonction.

Un responsable du CAC à la tête de l’enquête criminelle a déclaré le mois dernier que Hovsepian avait abusé de ses pouvoirs pour gagner environ 6,8 milliards de drams (14,5 millions de dollars) par le biais de diverses entreprises qu’il contrôlait. Son avocat a insisté sur le fait que les entreprises appartenaient à ses fils et que l’ex-procureur n’avait rien à voir avec elles.

Hovsepian a de nouveau nié les accusations au début de son procès plus tôt cette semaine. Il a dit qu’elles sont basées sur de faux témoignages donnés par deux individus.

Hovsepian a également attaqué le chef du CAC, Sassoun Khatchatrian, qui travaillait également comme procureur. Il a affirmé que Khatchatrian se vengeait de son refus de lui donner un poste au sein du comité d’enquête.

Les avocats de la défense ont demandé au tribunal de libérer leur client sous caution. Le juge, Mnatsakan Martirossian, a rejeté la demande. Les avocats ont déclaré qu’ils feraient appel de la décision.

Le juge est connu pour ne prendre que rarement des décisions allant à l’encontre des souhaits des autorités arméniennes actuelles et anciennes.