La première rentrée de la Maternelle « Mariam Arabian » dans son nouveau bâtiment à Alfortville

Par l’Archevêque Norvan Zakarian

À ce jour, les membres de l’Association pour la Promotion de la Culture Arménienne en France (APCAF) n’ont toujours pas compris la raison pour laquelle les responsables de l’organisme de gestion de l’école « Kévork H. Arabian – Saint Mesrop » d’Alfortville (AAG), ont ignoré à ce point leur engagement à prendre en charge le nouveau bâtiment de la maternelle, refusant les clauses élaborées et proposées dans son bail par l’APCAF. C’est ce refus qui a donné lieu à la création d’un nouvel organisme de gestion – l’AGEFAA – fondé par trois membres de l’APCAF résidant à Alfortville: Messieurs Michel Budakci, Edouard Batvaganian et Sarkis Lérian.

C’est sous la tutelle de ce nouvel organisme gestionnaire, que le lundi 1er septembre, les portes de la nouvelle maternelle se sont ouvertes devant 55 enfants – aujourd’hui 61- chaleureusement accueillis et répartis dans les classes de très petite, petite, moyenne et grande sections, sous la direction de Madame Agnès Minas. Madame Minas n’est pas une figure inconnue de l’établissement « Kévork Arabian – Saint Mesrop » puisqu’elle a été principale du collège durant la période où Madame Karine Lérian assurait la présidence de l’organisme gestionnaire. D’une grande efficacité, elle avait alors su mener à bien l’ouverture des quatre classes du collège. Les parents d’élèves et la communauté arménienne d’Alfortville intéressés par les questions éducatives lui ont été reconnaissants d’avoir relevé ce défi d’une grande complexité. Son nom restera gravé dans les annales de la fondation du collège.

Les enseignantes, de gauche à droite :

Mme Ani KALDILI (moyenne section)

Mme Sossi BALADIAN (Toute petite et Petite Section)

Mme Siran SIWAJIAN ( Petite Section)

Mme Fabienne GALLOULA (grande section)

Au centre : Mme Agnès MINAS

Nous ne nous souvenons pas exactement combien de temps après l’inauguration du collège Karine Lérian démissionna de la présidence de l’A.AG. Il est désolant que peu de temps après, Madame Minas ait également démissionné de son poste de principale. Mais nous n’aborderons pas ici les raisons de sa démission. La bonne nouvelle est qu’elle est aujourd’hui de retour pour assurer l’organisation de la maternelle dans ce nouveau bâtiment. Un retour apprécié, annonceur de nouveaux succès et unanimement salué.

Les ASEM (Agentes Spécialisées des Écoles Maternelles) de gauche à droite :

Mme Mariné NIGOROSSIAN (grande section)

Mme Lusine HAKOBYAN (toute petite et Petite section)

Mme Naïra AVEDIKIAN (Petite Section)

Mme Nayiri BALIAN (moyenne section)

Il est indubitable que cette réorganisation de la maternelle n’aurait pas été possible sans le dévouement des enseignantes, mesdames Sossi Baladian, Siran Siwajian, Ani Kaldili et Fabienne Galloula, qui ont courageusement accepté, comme leurs assistantes, mesdames Lusine Hakobyan, Naïra Avedikian, Nayiri Balian et Mariné Nigorossian, de s’installer dans le nouveau bâtiment et de prendre en charge les enfants des quatre classes. Il est impressionnant et réjouissant de voir des éducateurs dévoués à une aussi noble mission.

La joie fut grande de ceux, surtout chez les parents, qui attendaient depuis longtemps de voir les enfants entrer dans cette nouvelle maternelle. Leur joie fut également partagée par les enseignantes qui vivaient au quotidien les conditions inadaptées de l’ancien bâtiment. Et, naturellement, en fin de compte, ce sont les élèves qui étaient les plus heureux, avec leur nouvelle aire de jeu, leurs salles de classe spacieuses et lumineuses.

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Quelques jours après la rentrée, avec le soutien de son conseil, Monsieur Luc Carvounas, Maire d’Alfortville, prit l’initiative d’organiser l’inauguration officielle du bâtiment. Elle eut lieu le vendredi 5 septembre à 17 h 00. Ce fut une très agréable surprise pour tous, très appréciée par la communauté arménienne d’Alfortville. Dès le lendemain, la presse relatait cette cérémonie émouvante, au cours de laquelle prirent la parole : M. le Maire, M. Michel Budakci, président de l’organisme gestionnaire, et M. Jacques-Ara Deyirmendjian, secrétaire de l’APCAF. Dans l’édition du 9 septembre du journal « Nor Haratch », l’événement était longuement relaté en première page, et un éditorial de M. Jiraïr Tcholakian, son rédacteur en chef, était publié dans le numéro du 11 septembre.

En raison des délais très courts dans lesquels la municipalité  avait organisé la cérémonie d’inauguration, l’APCAF n’a pas eu le temps d’inviter tous ses donateurs et amis et elle s’en excuse. Une journée spéciale de rencontre leur sera bientôt dédiée, et nous espérons qu’entre temps, leurs noms auront été gravés sur les murs du nouveau bâtiment en signe de reconnaissance.

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Monsieur Kévork Arabian

Le jour de l’ouverture de la maternelle « Mariam Arabian » a réellement été un jour de joie et reconnaissance envers le Seigneur !

À cette occasion, l’APCAF tient à exprimer sa profonde gratitude à tous les donateurs, dont ceux qui ne sont plus de ce monde. Nous rendons évidemment hommage à Monsieur Kévork Arabian, l’éminent donateur, dont le don généreux d’un million d’euros a permis de démarrer les travaux de construction. Il rêvait d’assister à l’inauguration du bâtiment. Hélas, il n’a pas pu le vivre… Peut-être aurait-il pu jouir de cette opportunité, si nos conflits internes inutiles ne nous avaient pas fait perdre plus d’un an pour l’obtention du bail à construction. Ce bail a été obtenu, rappelons-le, grâce à M. Kéram Kévonian, membre de l’association cultuelle de l’église de Paris, un intrépide et dévoué serviteur de l’école, et au président de l’époque du Conseil paroissial, M. Manouk Kurdoghlian.

Mais si le généreux mécène n’a pu vivre ce moment de l’inauguration, son autre rêve s’est néanmoins accompli: rassembler les enfants arméniens d’Alfortville sous le toit d’une nouvelle école.

Cher Monsieur Arabian,  même si vous avez été privé du moment de joie, vous êtes présent chaque jour dans le cœur de ces enfants.

Qu’éternelle soit votre mémoire !

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Monsieur Garbis Tcherpachian

Monsieur Garbis Tcherpachian a été la seconde figure d’importance de la vie éducative arménienne à Alfortville.

En 1976, il avait déjà été le fondateur de l’école Saint Mesrop. C’est lui qui avait initié la construction du bâtiment de trois étages au 4 de la rue Komitas en réunissant autour de lui un groupe de collaborateurs intrépides tout aussi dévoués à cette cause. Homme d’affaires accompli, il était aussi passionné par la littérature arménienne. Il a été pendant longtemps un collaborateur du journal « Nairi » d’Antranig Dzaroukian, du quotidien « Haratch », puis du journal « Nor Haratch ».

Il œuvra durant une partie de sa vie au sein de l’U.G.A.B, mais se consacra surtout à l’administration de l’association cultuelle de l’Église arménienne de Paris. Il fut fondateur de l’A.P.C.A.F en 2008, et en resta le trésorier jusqu’à sa mort. Il ne tenait aucun compte des calomnies propagées à l’encontre de l’A.P.C.A.F par ses opposants car il était un témoin direct du travail accompli par cette association.

Nous devons à Garbis Tcherpachian la réussite de ces belles constructions élevées au bord de la Seine, des deux bâtiments du complexe éducatif « Kévork Arabian » car il était un ami très proche du donateur et c’est lui qui le mit à l’époque en contact avec la communauté. Il rêvait lui aussi d’assister à l’ouverture de l’école maternelle. Hélas, il fut également privé de cette joie.

Conscient de la grande contribution de M.  Garbis Tcherpachian à la vie éducative, et en reconnaissance de son action au service de la culture arménienne en tant que fondateur de l’école Saint-Mesrop, le conseil d’administration de l’A.P.C.A.F a fait installer son buste en bronze dans le hall d’entrée de l’école maternelle. Il est l’œuvre du sculpteur Albert Avédissian.

Notre respect et notre reconnaissance vont  tous ceux qui, comme lui,  ont été d’ardents et d’infatigables serviteurs de l’Éducation.

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Docteur Serge Simonian

Le docteur Serge Simonian appartenait à la « deuxième génération » née en France. Il portait en lui un engouement sans limites pour la cause arménienne. Chirurgien de profession, il a laissé à ses patients le souvenir d’un médecin aux grandes qualités humaines. Il croyait ardemment à la pérennité de l’identité arménienne en diaspora grâce à l’action des structures communautaires. C’est pourquoi, malgré sa vie professionnelle surchargée de médecin, il réussissait à trouver le temps pour se consacrer à l’organisation de nos institutions. Il fut l’un des principaux fondateurs de l’Union Médicale Arménienne de France (U.M.A.F). Tel une fourmi, il œuvra sans relâche, et fit travailler les autres médecins au sein de cette union.

Il présida également l’Association cultuelle de l’Église apostolique arménienne de Paris pendant de nombreuses années. En 1988, lors du grand séisme de Spitak, en Arménie, il apporta une aide précieuse aux victimes par l’intermédiaire de  l’organisation S.O.S Arménie et de l’U.M.A.F. Sa plus grande réalisation restera la gestion exemplaire de l’école maternelle Saint Mesrop qu’il présida pendant 10 ans. Cette gestion exemplaire a permis durant toutes ces années  d’avoir un budget en excédent. On raconte qu’il recommandait souvent à ses patients reconnaissants qui souhaitaient le remercier de faire des dons à l’école. Il croyait profondément en l’importance et dans le rôle de la langue arménienne qu’il aimait parler. Sa mère, qui avait été enseignante d’arménien, l’avait élevé dans cet état d’esprit. Son engagement envers l’école venait donc aussi de son désir de rendre hommage à la mémoire de sa mère.

À la fin de sa vie, il fut aussi actif au « YAN’S club ». Les habitués disaient que le club avait une tout autre saveur quand le docteur Simonian était présent.

Les membres de l’A.P.C.A.F furent heureux de l’accueillir lorsqu’il rejoignit l’association à la demande de M. G. Tcherpachian. Il refusa modestement la charge de trésorier, mais accepta la suppléance en disant  : « Je ne peux être que suppléant du vivant de Garbis Tcherpachian ». Et c’est ainsi qu’il le seconda en tant qu’adjoint, puis, après son décès, qu’il accepta de prendre la relève comme trésorier.

Hommage à son œuvre et à sa mémoire.

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Monsieur Krikor Papazian

Le regretté Krikor Papazian a aussi été un des membres fondateurs de l’APCAF.

Également né en France, il appartenait lui aussi à cette « Première génération ». Il fut un exemple de civilité, de modestie et de courtoisie. Mais surtout, de dévouement. Il œuvra activement durant des décennies au développement de la culture arménienne, ainsi qu’au service de causes humanitaires, politiques et religieuses. Malgré son grand âge, il accepta des fonctions importantes, et dirigea avec efficacité le travail de « S.O.S Arménie », cette structure humanitaire exceptionnelle qui demeure dans le souvenir de tous. Il fut aussi le premier président du Conseil du diocèse de l’Église arménienne de France, fondé en 2007. Passionnément dévoué à la construction des bâtiments de l’école Kévork Arabian – Saint Mesrop à Alfortville, comme son ami Garbis Tcherpachian, il jouissait d’une grande autorité au sein du conseil d’administration. Les jeunes membres du conseil le respectaient profondément, admirant son engagement sincère et sa rigueur, malgré son âge, pour l’école et pour l’Education.

L’APCAF doit une grande partie de son succès à des bénévoles dévoués comme Krikor Papazian, dont le soutien fut si précieux.

Bénie soit la  mémoire des justes !

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À l’occasion de l’inauguration de l’école maternelle Mariam Arabian, les membres de l’A.P.C.A.F tiennent à exprimer leur profonde gratitude à Berdj et Myriam Agopyan, les talentueux architectes du Cabinet Agopyan. Deux magnifiques bâtiments, véritables palais, se dressent aujourd’hui sur les rives de la Seine, symboles majestueux de l’identité arménienne. Grâce à ces deux architectes au grand cœur. Combien d’heures ont-ils consacrées à ce projet ? Dieu seul le sait. Portés par l’esprit de ceux qui croient en la pérennité de la langue arménienne, ils ont travaillé avec passion et abnégation.

Chers Berdj et Myriam, chers enfants fidèles du peuple arménien, vous avez fait tout cela aussi pour l’Arménie, pour la pérennité de la langue arménienne. Il vous est arrivé, comme aux membres de l’A.P.C.A.F, de « goûter » à des propos amers, injustes. Mais laissons ces amertumes derrière nous et regardons vers l’avenir, un avenir radieux grâce à des personnes comme vous.

Que le Seigneur vous bénisse !

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Enfin, l’APCAF adresse ses plus sincères remerciements aux associations et institutions qui ont soutenu la culture arménienne en participant au financement de l’école maternelle: le Fonds Arménien de France, l’association AYO, l’UMAF, les Amis de la Fondation Marie Noubar, l’association CHENE, le Yan’s Club, l’association SAA (Alfortville), la Fondation Nouvelle Azad (Genève), l’association ACAM, la Croix Bleue des Arméniens de France, l’association CAPA (Alfortville), radio YAN, l’AGST (Saint Tropez), la Fondation Bullukian (Lyon), la Fondation EBFA (Enseignement Bilingue Franco-Arménien), la mairie d’Alfortville et la famille de Monsieur et Madame Jacques et Florine Deyirmendjian.

Un immense merci à chacun de ses donateurs.

Aux plus modestes comme aux plus grands d’entre-eux.

L’APCAF est convaincue que la véritable racine du succès de toutes ces réalisations est le peuple. Celui qui croit en son avenir, qui aime ses valeurs et souhaite la pérennité de sa culture

Dans tous les cas, comme dans la célèbre parabole des Évangiles, l’obole de chaque membre de la communauté est décisive dans cette œuvre commune !

Chers donateurs et amis, nous vous inviterons très prochainement à l’école maternelle Mariam Arabian pour vous adresser du fond du cœur
UN TRÈS GRAND MERCI !

Paris, le 24 septembre 2025

Éditorial