Le porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères a répondu vendredi à une annonce faite la veille par le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, selon laquelle les envoyés arménien et turc se réuniraient à nouveau pour des pourparlers de normalisation, confirmant qu’« il existe un accord préliminaire entre les parties selon lequel la prochaine réunion pourrait prendre place à Vienne ».
Comme Çavuşoğlu, le porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères, Vahan Hounanian, a refusé de préciser une date pour la réunion, disant simplement que « le public sera informé » une fois que « la date et le lieu de la réunion seront enfin confirmés ».
En outre, Hounanian a révélé qu’Erevan avait récemment proposé à Ankara un accord par lequel la frontière arméno-turque serait ouverte « aux titulaires de passeports diplomatiques » comme première étape d’une ouverture progressive de la frontière fermée des deux pays.
« Nous pensons que ce sera une étape modeste, mais substantielle et, surtout, logique », a-t-il déclaré. « Mais la partie turque hésite. »
Le gouvernement turc n’a pas commenté la proposition apparente de l’Arménie d’ouvrir la frontière aux détenteurs de passeports diplomatiques.
Hounanian a également répondu à l’apparente déception de Çavuşoğlu que la réunion n’ait pas lieu en Arménie ou en Turquie, affirmant que s’il existe « une volonté politique de parvenir à une normalisation et la volonté d’entreprendre des étapes claires et concrètes, […] le lieu de la réunion deviendra une question purement logistique ».
Jeudi, Çavuşoğlu a accusé l’Arménie de « ne pas faire preuve de courage pour se rencontrer en Turquie ou en Arménie », rejetant la faute sur « une partie de la diaspora (arménienne) » qui s’oppose au rapprochement entre Erevan et Ankara.
« Si nous ne sommes pas en mesure d’organiser une réunion dans nos pays, alors comment allons-nous prendre des mesures sur d’autres questions ? », a ajouté Çavuşoğlu.
Hounanian a également souligné la « disposition à aller de l’avant » de l’Arménie, citant la participation le mois dernier d’Ararat Mirzoyan, ministre des Affaires étrangères du pays, à un forum diplomatique organisé dans la ville d’Antalya, comme un exemple concret des « mesures audacieuses » que les deux parties doivent prendre.
« La reprise des vols entre l’Arménie et la Turquie (en février) a également été une étape bilatérale importante », a-t-il déclaré.