La République d’Arménie a demandé aux coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE d’organiser des négociations en vue de la signature d’un traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Cette déclaration a reçu une réponse directe de Paris et de Washington, malgré la guerre en Ukraine et aux relations extrêmement tendues entre la Russie et l’Occident qui entravent la coopération des coprésidents du groupe de Minsk.
Cette démarche de la partie arménienne a été réaffirmée par le Premier ministre Pachinian lors de sa visite à Paris le 9 mars, à l’occasion de sa rencontre avec le président Macron, mais également lors de sa conversation téléphonique avec le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken.
Parallèlement à ces évolutions sur le plan diplomatique, la partie azerbaïdjanaise a repris depuis plus d’une semaine ses provocations aux frontières, un phénomène directement lié à l’enlisement de l’offensive militaire russe et à ses déboires en Ukraine. L’armée azérie a endommagé le gazoduc reliant l’Arménie à l’Artsakh et empêche les travailleurs d’y accéder pour le réparer. En conséquence, l’Artsakh est privé de gaz et de chauffage depuis plus d’une semaine, et plus de 100 000 Artsakhis sont dans l’incapacité de se chauffer par temps froid. Les hôpitaux, les écoles, les jardins d’enfants et les logements temporaires pour les déplacés sont privés des conditions de vie de base.
Dans les événements politiques internationaux complexes, un certain nombre de médias a souligné l’extrême injustice de l’attitude de la communauté internationale. L’indifférence de la classe politique lors de l’attaque contre l’Artsakh en 2020, d’une part, la solidarité généralisée pour l’actuelle Ukraine et la mise en place de sanctions sans précédent, de l’autre. Deux poids, deux mesures…
Même dans le cas présent, ce phénomène est manifeste, au vu de l’impunité avec laquelle l’Azerbaïdjan mène actuellement ses provocations aux frontières de l’Arménie et de l’Artsakh.
La principale réaction positive de la communauté internationale envers l’Arménie et l’Artsakh est peut-être la nouvelle résolution adoptée par le Parlement européen condamnant la destruction du patrimoine culturel d’Artsakh par le gouvernement azerbaïdjanais et sa politique arménophobe.
Malgré cette résolution, la partie azerbaïdjanaise a poursuivi ses provocations frontalières. Après la rencontre des ministres des Affaires étrangères arménien et turc Ararat Mirzoyan et Mevlüt Çavuşoğlu lors du Forum diplomatique d’Antalya, le ministère des Affaires étrangères d’Azerbaïdjan a publié le contenu de ses exigences pour un accord de paix avec l’Arménie en cinq points, dont l’objectif principal est de rappeler et d’influencer les négociations menées par les ministères des Affaires étrangères arménien et turc, sans conditions préalables jusqu’à présent. La partie turque n’a pas encore réagi au sujet de ces cinq points. Quant au ministre arménien Ararat Mirzoyan, il a répondu que l’Arménie était prête à entamer des pourparlers de paix avec l’Azerbaïdjan, mais sans conditions préalables, rappelant que les points proposés par l’Azerbaïdjan ne concordaient pas avec le droit des Arméniens d’Artsakh à vivre librement. La question de l’Artsakh n’est pas seulement une question territoriale, mais aussi une question de droits fondamentaux.
J. Tch.