L’initiative est sans doute une première dans l’histoire de cette prestigieuse institution de la capitale arménienne, le 25 Avril, s’est ouverte dans l’une des salles du Musée d’Histoire d’Arménie l’exposition intitulée « Camp Oddo, histoire des rescapés du Génocide ».

Comme son titre l’indique, l’exposition est consacrée à ce lieu mythique de l’immigration arménienne en France, à ce camp qui a accueilli dans le quartier du Canet à Marseille plus de 4 500 Arméniens entre 1922 et 1927. La manifestation est née de la collaboration entre la désormais célèbre association marseillaise ARAM (Association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne) et le Musée d’histoire de la République d’Arménie.

Son inauguration a rassemblé le même jour plusieurs dizaines de personnes parmi lesquels de nombreux Arméniens de France en séjour à Erevan. Parmi les invités d’honneur, se trouvait monsieur Olivier Decottignies, Ambassadeur de France en Arménie, l’historien Taner Akçam, célèbre par ses travaux et ses œuvres dédiés au Génocide des Arméniens.

Après les discours d’ouverture de Monsieur Alfred Kotcharian, Vice-Ministre de la Culture, de l’Éducation et des sports et de Monsieur Davit Boghossian, Directeur du Musée d’Histoire, c’est Madame Tamar Sarkissian de l’association ARAM qui a pris la parole pour saluer la collaboration qui s’est établie entre son organisation et le Musée d’Histoire d’Arménie pour l’organisation de l’événement.

De très nombreux documents originaux, objets usuels de la vie quotidienne apportés du « Pays » par les survivants du Génocide, mais aussi d’autres plus prestigieux comme des éléments de serrurerie des grands monastère de Mouche et de saint Thadée, constituent cette fort belle exposition visible jusqu’au 25 mai. Une muséographie sobre bilingue, arménien-français, permet aux visiteurs de découvrir la vie quotidienne de ces hommes et de ces femmes à l’intérieur du camp, et plus largement à Marseille, dans cette phase initiale de leur installation en France.

Hasard ou choix symbolique, l’exposition a débuté le lendemain de la commémoration du Génocide et prendra fin à la veille de la bataille de Sardarabad.

Un grand merci à l’association ARAM et au Musée d’Histoire d’Arménie pour cette belle initiative qui lie l’Arménie et la Diaspora au nom de notre mémoire commune. Un événement et une collaboration qu’il convient de saluer et qu’il faudra prolonger par de nouvelles actions de plus grande ampleur.

Une visite incontournable pour tous les Arméniens de France et de la Diaspora de passage à Erevan.

Sahak SUKIASYAN