Le ministère de la Défense aurait dissimulé l’expansion azerbaïdjanaise dans le Sunik

Les médias arméniens ont rapporté à la mi-mars que les habitants de Nerkin Hand, dans la province de Sunik, avaient remarqué l’avancée des troupes azerbaïdjanaises vers le village, en territoire arménien. Le maire local a affirmé que les Azerbaïdjanais avaient avancé jusqu’à 900 mètres et installé cinq tentes à un kilomètre du cimetière du village, où ils avaient commencé à creuser des tranchées.

Le 15 mars, le ministère arménien de la Défense a nié ces affirmations et a noté que les troupes azerbaïdjanaises étaient simplement retournées à ces positions, qu’elles avaient quittées plus tôt en raison des conditions météorologiques extrêmes. Le vice-ministre de la Défense, Arman Sargsian, a insisté sur le fait que les troupes azerbaïdjanaises n’avaient pas avancé en Arménie.

L’ombudsman arménienne, Kristine Grigorian, a déclaré qu’une mission d’enquête de son bureau avait conclu que les positions azerbaïdjanaises dans la région, de l’autre côté du cimetière, avaient en fait été mises en place en mars 2022.

Cela a incité le ministère de la Défense à publier une déclaration admettant que les Azerbaïdjanais avaient avancé d’environ 600 mètres sur le territoire arménien. Mais le ministère a insisté sur le fait que l’avancée n’avait pas eu lieu en mars, mais au printemps 2021.

Une enquête de CivilNet a confirmé, grâce à l’étude de l’imagerie satellite, que la nouvelle route menant aux positions azerbaïdjanaises avait été construite en mai dernier. Cela signifie que l’avancée des troupes azerbaïdjanaises en Arménie a été cachée au public pendant près d’un an.

Lors d’une séance de questions-réponses au Parlement avec des membres du gouvernement la semaine dernière, la députée de l’opposition Anna Grigorian et le ministre arménien de la Défense Spuren Papikian ont eu une altercation au sujet de l’avancée azerbaïdjanaise dans le Sunik. Grigorian a critiqué Papikian pour l’inaction de l’armée, qui aurait permis aux troupes azerbaïdjanaises d’avancer. Elle l’a également interrogé sur les raisons pour lesquelles il n’avait pas averti les résidents locaux de cette progression. Papikian a fermement nié tout acte répréhensible ou inaction de la part de son ministère et de l’armée.