Le mont Ararat disparaît des tampons de passeport arméniens

Selon une nouvelle décision du gouvernement arménien, à compter du 1er novembre 2025, l’image du mont Ararat ne figurera plus sur les tampons d’entrée et de sortie délivrés aux frontières.

On imagine aisément l’ampleur de la polémique qu’a déjà provoquée, et continuera de provoquer, une telle décision tant en Arménie qu’au sein de la diaspora. Du côté des analystes comme des anciens responsables politiques, les critiques sont virulentes : certains y voient une nouvelle « trahison » des autorités en place, d’autres – tel Vardan Oskanian – dénoncent une concession aux pressions de pays tiers.
« Aucun gouvernement responsable ne doit permettre à un autre État, a fortiori la Turquie, de dicter nos symboles nationaux et culturels », a déclaré l’ancien ministre.

Interrogé au Parlement, Artur Hovhannissian, député du groupe Contrat civil, a tenté d’expliquer les motivations du gouvernement et de répondre aux critiques. Selon lui, les tampons de passeport de la République d’Arménie doivent refléter exclusivement les symboles officiels de l’État arménien :
« La République d’Arménie se fonde sur ses emblèmes nationaux. Les tampons doivent exprimer cette symbolique d’État, et donc rester à l’écart des représentations purement émotionnelles », a-t-il affirmé.

Le député a précisé que l’objectif est d’éviter toute interprétation ambiguë de la symbolique nationale :
« Nous faisons en sorte que les signes que nous utilisons – tampons, sceaux, emblèmes – découlent uniquement du principe de la souveraineté étatique », a-t-il ajouté.

Répondant à une question sur les relations régionales, Hovhannissian a rappelé :
« Dans nos relations avec nos voisins, nous nous appuyons sur la Déclaration d’Almaty. Chaque acte officiel, qu’il s’agisse d’un tampon ou d’une déclaration, doit éviter d’envoyer des signaux dangereux aux États voisins. »

Selon lui, l’Arménie est un État souverain reconnu dans ses frontières internationales, et ses tampons doivent donc refléter ses seuls symboles officiels.
« Je regrette que certains cercles, tout en connaissant cette logique élémentaire, tentent encore de donner une connotation émotionnelle à ce sujet. Il n’y a ici ni conspiration, ni arrière-pensée », a-t-il insisté.

À la question de savoir si le mont Ararat pourrait être retiré non seulement des tampons de passeport mais aussi des armoiries nationales, Hovhannissian a répondu :
« Une telle discussion n’est pas d’actualité. »

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