Haykakan Jamanak le 8 décembre 2025

Le schéma directeur :

• Élection d’un locum-tenens¹ du Catholicosat conformément aux mécanismes en vigueur au sein de l’Église apostolique arménienne².

• Adoption du droit canonique de l’Église apostolique arménienne.

Le code canonique doit traiter des points suivants :

a) les règles de bonne conduite [mœurs] du clergé de l’Église apostolique arménienne et les garanties de leur application,

b) la transparence financière de l’Église apostolique arménienne et les garanties de son application,

c) la nécessité pour l’Église apostolique arménienne d’être apolitique et les garanties mises en place pour l’assurer,

d) la conformité des activités de l’Église apostolique arménienne avec la législation fiscale de la République d’Arménie et les garanties mises en place pour l’assurer. La législation de la République d’Arménie prévoit, pour sa part, des garanties que les impôts et taxes générés par les activités de l’Église apostolique arménienne et versés au budget de l’État seront intégralement reversés à l’Église apostolique arménienne.

e) des garanties sociales pour le clergé et des garanties pour leur prise en charge³ afin que le clergé ait la possibilité de bénéficier pleinement du système de retraite par capitalisation, des abattements d’impôt sur le revenu, des crédits et de l’assurance maladie universelle. (Actuellement, le clergé ne bénéficie globalement pas de ces systèmes en raison de l’absence d’un système de rémunération établi.)

Élection du Catholicos de tous les Arméniens selon le [nouveau] droit canon.

P.-S. Le [nouveau] droit canon doit être discuté et adopté par l’instance ecclésiale compétente. En cas de demande du Locum-tenens, le gouvernement apportera son soutien consultatif à l’élaboration du projet de droit canonique.

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¹ Տեղապահ [Déghabah] : « celui qui garde [tient] la place de … ». C’est donc bien plus qu’un vicaire qui viendrait assister, aider, un évêque, un patriarche ou un pape. Il remplace momentanément le titulaire d’un siège et a donc des prérogatives plus larges que celles d’un simple vicaire.

² Le seul texte un peu clair, mais très succinct qui organise la tenue du Concile national et l’élection du catholicos date du 28 mai 1930. Il a été modifié le 19 juin 1945, sur l’ordre du catholicos Kévork VI [Tcherekdjian]. Jusqu’en 1917, dans l’Empire russe, l’EAA était administrée conformément au Polojenié/ Bolojenia rédigé et imposé par les Russes en 1836. Dans les frontières de l’Empire ottoman, la vie de l’EΑΑ était réglée par la Constitution nationale arménienne proclamée en 1863. Dans la période post-génocide, ce texte a plus ou moins inspiré les statuts locaux des églises de la diaspora naissante. Elle survit partiellement à Constantinople. Le « Corpus de droit canonique arménien » que NP et ses opposants se lancent régulièrement à la tête est une compilation très ancienne de tous les canons des divers conciles universels et de ceux propres à l’Église d’Arménie. Ils n’ont jamais été ni dépoussiérés, ni réécrits depuis le Moyen-Age. En théorie, en l’absence de toutes dispositions nouvelles, tous ses canons demeurent valables. Le problème est qu’il n’y a aucune cohérence dans cet ouvrage dans lequel on peut trouver des dispositions contraires, y compris sur des questions de première importance.

³ Actuellement, à la différence des diocèses de la diaspora, dont celui de France, où les prêtres disposent d’un salaire minimal assuré par les paroisses ou les diocèses complété par les dons des fidèles dans le cadre de ce que l’on appelle le « Casuel » [Offrandes faites à l’occasion des baptêmes, mariages et obsèques], en Arménie, le « bas clergé » [prêtres mariés des paroisses] ne perçoit aucun émolument de la part des instances ecclésiales. Dans certains villages, comme dans le Sunik, les prêtres reçoivent régulièrement une modeste somme, héritage de la période du catholicossat de Karékine 1er (1995-1999), peut-être dans le cadre d’un legs…