Le 19 août, le premier président d’Arménie Levon Ter-Petrossian écrivait, à la lumière du message de la veille du Premier ministre Pachinian :
« Tout dirigeant d’État qui n’est évidemment pas fou s’efforce avant tout de créer la stabilité dans son propre pays. Il existe, certes, des dirigeants réellement déments (Kadhafi, Saddam Hussein et autres) qui, involontairement ou délibérément, à l’encontre de cet impératif, créent eux-mêmes l’instabilité.
Mais que se passe-t-il dans notre pays ? Nikol Pachinian répond ces derniers temps, en particulier, aux revendications légitimes de plus de cent mille habitants de l’Artsakh ayant trouvé refuge en Arménie, par des réprimandes, des humiliations et, parfois, des expressions grossières. Ces derniers, désespérés, frappent à des centaines de portes, mais ne trouvant pas de réponse appropriée à leurs demandes et revendications, sont contraints d’exprimer leur protestation par des manifestations de masse, des sit-in, des rassemblements populaires, en bloquant les rues, etc.
Une situation similaire s’était créée dans les années 1990 avec les centaines de milliers de réfugiés ayant trouvé refuge en Arménie après les massacres de Sumgaït, Kirovabad et, surtout, de Bakou. Notre gouvernement avait résolu cette question de la façon suivante : fut créée « l’Administration d’État des programmes spéciaux de la République d’Arménie », dirigée par une personnalité ayant une grande expérience de gestion et jouissant du respect et de la confiance de la société, comme l’était Vladimir Movsissian, qui résolut brillamment les problèmes des réfugiés en peu de temps, méritant leur sincère reconnaissance et gratitude. D’ailleurs, en 2023, Samuel Babayan avait proposé à Pachinian de créer une structure similaire, mais en avait essuyé un refus.
Ainsi, en refusant l’idée de créer une structure efficace de ce type, Pachinian et ses coéquipiers sont contraints de masquer l’inefficacité de leurs actions par une rhétorique agressive, au lieu de confier la résolution de ces problèmes urgents à un organe spécialisé composé de fonctionnaires compétents, dont la responsabilité exclusive serait l’activité coordonnée et la satisfaction des revendications légitimes des Arméniens de l’Artsakh. Par là, il n’apaise pas les Arméniens de l’Artsakh, mais, au contraire, les pousse davantage à poursuivre et intensifier les manifestations de protestation, approfondissant involontairement l’instabilité.
Il convient de rappeler que ce n’est pas la seule erreur de Pachinian. Il a manifesté une aventure impardonnable et dangereuse similaire envers l’Église arménienne, qui fut cependant mise en échec grâce à une forte résistance populaire générale : il fut contraint, au moins temporairement, de cesser sa campagne divisive menée contre l’Église.
La prochaine provocation de Pachinian fut l’entreprise anticonstitutionnelle de nationalisation des Réseaux électriques d’Arménie (REA) et l’action punitive illégale menée contre Samuel Karapetian, ce qui constitue également l’un des facteurs perturbant l’établissement de la stabilité si nécessaire à notre pays.
En un mot, le style d’action turbulent adopté par Pachinian vise réellement non pas à l’union si nécessaire à notre nation, mais uniquement et exclusivement à la division. »
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