L’Arménie a annoncé jeudi matin que l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) dirigée par la Russie enverrait des troupes au Kazakhstan pour aider son gouvernement à réprimer les violentes manifestations déclenchées par la hausse des prix du carburant.
Le président kazakh Qasym-Zhomart Toqaev a déclaré l’état d’urgence à l’échelle nationale alors que des milliers de manifestants antigouvernementaux ont affrontés la police et ont pris d’assaut les bâtiments du gouvernement dans ce pays riche en pétrole d’Asie centrale pour la troisième journée consécutive.
Des manifestants en colère, dont certains étaient armés de matraques en caoutchouc, de bâtons et de boucliers, ont incendié une résidence présidentielle et le bureau du maire de la plus grande ville du pays, Almaty.
La police s’est livrée à des batailles rangées avec les manifestants, utilisant des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc pour tenter de disperser la foule, mais sans succès. Le ministère de l’Intérieur du Kazakhstan a déclaré que huit policiers et soldats de la Garde nationale avaient été tués et 317 personnes blessées au cours de troubles sans précédent.
Toqaev a déclaré qu’il avait fait appel à l’OTSC, le bloc de sécurité comprenant la Russie, le Kazakhstan, l’Arménie et trois autres États de l’ex-Union soviétique, pour aider son gouvernement à répondre à ce qu’il a appelé une « menace terroriste ».
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, dont le pays est l’actuel titulaire de la présidence tournante de l’OTSC, s’est entretenu par téléphone avec Toqaev et a annoncé peu après minuit qu’il tiendra également des « consultations » avec les dirigeants des membres de l’OTSC.
Dans un communiqué publié environ deux heures plus tard, Pachinian a déclaré avoir décidé d’envoyer des « forces collectives de maintien de la paix » au Kazakhstan dans le but de « stabiliser et normaliser la situation dans ce pays ».
Il a déclaré que les troubles avaient éclaté à la suite d’une « intervention étrangère » non spécifiée et mettaient gravement en danger la sécurité nationale et la souveraineté du Kazakhstan.
Pachinian n’a pas précisé le nombre et la composition des troupes de l’OTSC qui seront déployées au Kazakhstan. Il n’a pas non plus dit si des soldats arméniens rejoindraient également le contingent.
