Le ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan a téléphoné à son homologue russe Sergueï Lavrov au lendemain du dernier sommet arméno-azerbaïdjanais organisé par l’Union européenne.
Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que les deux hommes avaient discuté de la mise en œuvre des accords arméno-azerbaïdjanais négociés par Moscou. Ils ont convenu de « poursuivre les contacts dans un proche avenir », a-t-il déclaré dans un bref communiqué sur l’appel téléphonique tenu « à l’initiative de la partie arménienne ».
Selon la lecture officielle arménienne de l’appel, Lavrov et Mirzoyan ont discuté du conflit du Haut-Karabakh et de la sécurité régionale.
Aucune des deux déclarations ne mentionne la rencontre à Bruxelles de Nikol Pachinian et d’Ilham Aliev, organisée par le président du Conseil européen, Charles Michel. Il s’agissait de leur quatrième réunion trilatérale en neuf mois.
S’exprimant quelques heures seulement avant le sommet de Bruxelles, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, s’est moquée des efforts de paix continus de l’UE. Elle a déclaré qu’ils étaient motivés par des « ambitions géopolitiques » anti-russes plutôt que par un désir sincère de mettre fin au conflit du Haut-Karabakh.
« Ces efforts ressemblent plus à une tentative de s’approprier sans vergogne les lauriers de la médiation [de la Russie] », a accusé Zakharova.
Des responsables russes ont accusé plus tôt l’UE d’essayer d’utiliser le conflit du Karabakh dans l’impasse sur l’Ukraine. Un diplomate de l’UE a insisté en juin sur le fait que l’UE n’était pas en concurrence avec la Russie dans sa quête d’un règlement arméno-azerbaïdjanais.
Un haut responsable d’Azerbaïdjan a fait l’éloge de la médiation de l’UE peu après le dernier sommet. Il a dit que Michel a essayé de faciliter un traité de paix arméno-azerbaïdjanais qui, comme l’espère Bakou, maintiendra sa souveraineté sur le Karabakh.
Michel a annoncé, quant à lui, que les ministres des Affaires étrangères arménien et azerbaïdjanais se réuniront en septembre pour « travailler sur des projets de textes » d’un tel accord.