Pachinian : « Sans tourner la page du Haut-Karabakh, la paix n’est pas possible »

Le 18 août, dans son message adressé au peuple, le Premier ministre Nikol Pachinian a déclaré que la paix était établie entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Voici quelques points marquants de son discours :

– « Depuis le 8 août, nous vivons dans un Caucase du Sud absolument différent, dans une Arménie absolument différente. Nous devons pratiquement apprendre à partir de zéro ce que signifie vivre en paix. »

– « Après les accords de Washington, après plus de 30 ans de blocus, l’Arménie sort de son isolement. »

– « Ces dix derniers jours, nombreuses ont été les questions sur le devenir des plus de 200 kilomètres carrés de territoires arméniens occupés par la force, maintenant que l’Arménie et l’Azerbaïdjan reconnaissent mutuellement leur intégrité territoriale. Cette question doit trouver sa solution dans le processus de délimitation frontalière. Mais la logique de paix, la nouvelle logique, c’est qu’en reconnaissant l’existence de territoires souverains arméniens qui se trouvent aujourd’hui sous contrôle azerbaïdjanais, nous devons également reconnaître qu’il existe des territoires souverains azerbaïdjanais qui se trouvent sous notre contrôle, et cette question réciproque devra être résolue dans le processus de délimitation frontalière. »

– « Sans tourner la page du Haut-Karabakh, la paix n’est pas possible, et les espoirs de retour des déplacés du Karabakh ne sont pas réalistes. Tous ceux qui ne sont pas d’accord avec cette stratégie se retrouvent, consciemment ou inconsciemment, dans une logique de relance du conflit. Nos compatriotes déplacés du Karabakh doivent s’installer en Arménie, y vivre, créer, s’établir comme citoyens à part entière de la République d’Arménie.

Je rappelle qu’en mars 2025, j’ai fait une déclaration à ce sujet depuis la tribune de l’Assemblée nationale, et plus tard, par un appel inhabituel pour un Premier ministre, je me suis adressé au peuple. J’ai dit que nous ne devions pas poursuivre le mouvement du Karabakh, j’ai dit que je dirigerais l’Arménie avec la logique de ne pas poursuivre le mouvement du Karabakh, et si le peuple n’était pas d’accord avec cette logique, je l’ai appelé à faire une révolution.

Le peuple, c’est-à-dire vous, chers citoyens, n’avez pas fait de révolution, parce que vous avez compris comme moi que sans tourner la page du Karabakh, la paix n’est pas possible, que la question du Karabakh était effectivement utilisée par certaines forces simplement comme un instrument pour empêcher l’indépendance, la souveraineté de l’Arménie, la formation et le développement de l’État. »

– « Cette paix est la victoire de l’idéologie de l’Arménie réelle. La paix est établie et notre tâche est de veiller sur elle et d’en prendre soin, et de la rendre au fil du temps de plus en plus institutionnalisée. »

– « Dans l’œuvre de paix, le rôle du président américain Donald Trump et de son administration est naturellement inestimable. C’est pourquoi nous avons décidé, avec le président de l’Azerbaïdjan, d’adresser une demande conjointe au Comité international Nobel pour décerner le prix Nobel de la Paix à M. Trump. »

Pour rappel, l’accord de paix a été pré-signé à Washington, et la direction azerbaïdjanaise a immédiatement déclaré par la suite qu’elle ne signerait pas l’accord de paix tant que la Constitution arménienne ne serait pas modifiée.

Éditorial