PARIS – Deux ventes-évènements sur le thème arménien en décembre prochain

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

La Maison de ventes aux enchères VERMOT & ASSOCIÉS fait savoir qu’elle prépare deux ventes-évènements sur le thème arménien en décembre prochain :

Le mercredi 17 décembre 2025 à 14 h : vente d’art moderne et contemporain

En 1ère partie : vente du fonds d’atelier du peintre arméno-français Zareh MUTAFIAN (1907-1980) : une quarantaine de peintures, allant des années 1930 aux années 1970, pieusement conservées par la famille de l’artiste, seront proposées aux collectionneurs.

(Voir la biographie de l’artiste ci-après).

En 2ème partie : Projet MENK

Le projet MENK a vu le jour en 2022 à l’initiative de l’artiste français Guillaume Toumanian. Son objectif est de favoriser les échanges artistiques entre la France et l’Arménie. Il s’adresse à un large public en proposant des expositions, des résidences artistiques pluridisciplinaires, des conférences mais aussi des workshops. Après le succès de la vente du 28 juin dernier, l’association propose une nouvelle sélection d’œuvres d’artistes contemporains arméniens vivants en Arménie ou en France mais natifs du pays. L’objectif est de les soutenir en donnant davantage de visibilité à la scène arménienne contemporaine. La vente est entièrement au profit des artistes ou de l’association MENK.

Tous les lots de la vente seront présentés par l’experte Virginie Journiac.

Le dimanche 21 décembre 2025 à 14 h : vente de la collection James MELIKIAN

James Melikian, né à New York et vivant à Phoenix dans l’Arizona, a constitué depuis plus de 25 ans une collection considérable de manuscrits arméniens, d’enluminures, de livres rares, d’objets populaires ou liturgiques arméniens. Plus de 250 lots seront présentés par les expertes Virginie

Journiac et Emma Chookaszian, reconnues pour leur compétence en la matière.

VERMOT & ASSOCIÉS

26 rue Cadet, 75009 Paris

Rdc fond de cour.

Mail : info@vermotetassocies.com

Tél : +33 (0)1 71 19 42 16

Vente à La Salle, 20 rue Drouot, 75009 Paris.

Catalogue visible sur Interencheres.com et Drouot.com

 

Zareh Mutafian

La mer et la mémoire

Les années de l’ombre (1907-1923)

Le 15 mars 1907, à Ünye, en Turquie sur les rives de la mer Noire près de Samsun, naquit Zareh Mutafian.

Huit ans plus tard, le génocide des Arméniens faucha toute sa famille. Lui-même, laissé pour mort, fut arraché au convoi des déportés par un étameur kurde.

Recueilli par le Near East Relief (« Fondation pour le Proche-Orient »), il repassa par Samsun puis fut transféré en Grèce. Mais en 1923, le bombardement italien de Corfou marqua une nouvelle épreuve : l’orphelinat arménien qui se trouvait dans une caserne désaffectée fut pris pour cible. En « compensation », cent orphelins furent alors envoyés en Italie, dont certains à Venise, chez les Mekhitaristes. Zareh fut de ceux-là.

« L’art de ce peintre jeune, mais sérieusement cultivé, n’a pas mûri au milieu des frivolités du grand monde ; il a mûri dans l’amertume et dans la douleur. » (André Lermont)

 

De Venise à Milan : l’apprentissage de la lumière (1923-1937)

En Italie il rêvait d’abord de devenir violoniste, mais la maladie le contraignit à choisir la peinture. Les maîtres vénitiens furent ses premiers guides. En 1927, il entra à l’Académie Brera de Milan, d’où il sortit diplômé en 1931.

En 1932, il reçut à Rome le titre de « Professore ». L’année suivante, sa première exposition individuelle se tint à Milan, après quoi il passa en Suisse. Dès 1934, il exposa à Zurich et à Bâle puis, en 1935 et 1938, à l’Athénée de Genève.

En 1937, il s’installa à Genève pour trois années fécondes où ses toiles, baignées de paix, célébraient le Léman et les Alpes.

« La grande séductrice éveilla en lui sa vraie vocation ; les diverses teintes vénitiennes pénétrèrent dans son âme. » (Gustavo Macchi)

 

Paris et la révélation des couleurs (1939-1960)

En 1939, Mutafian gagna Paris et épousa Haïgouhie Damlamian, qu’il avait connue enfant à Samsun. Naturalisé français en 1949, il demeura pourtant profondément arménien, écrivant et pensant dans sa langue natale.

Il participa aux grands salons (Tuileries, Automne, Indépendants) et, en décembre 1945, tint sa première exposition parisienne à la galerie Allard. Puis suivirent Marseille (1946), Paris (1948, 1950, 1954, 1957) et Milan (1952).

La Bretagne, découverte après la guerre, devint son pays d’adoption artistique. Ses marines, éclaboussées de lumière, exprimaient l’exil et la nostalgie de la mer Noire.

« L’océan breton a principalement inspiré Mutafian, qui a retrouvé sur les côtes de la vieille Armorique comme un reflet des rivages de son propre pays. » (G.-J. Gros)

 

L’élan des voyages (1960-1966)

Les années 1960 élargirent encore son horizon. En 1962, il exposa aux Etats-Unis, à New York, Milwaukee, Los Angeles et Fresno, puis en 1963 à Beyrouth et, en 1966, à Paris.

Ses œuvres circulaient désormais sur deux continents, saluées comme des symphonies de couleur.

« Il y a quelque chose d’expressionniste, de sensuel, de fougueux dans la violence avec laquelle cet artiste (…) traite la mer, les personnages et même certaines scènes de massacre. » (René Barotte)

 

L’Arménie retrouvée (1967-1979)

En 1967, il fut invité à Erevan, capitale de l’Arménie soviétique. Pour la première fois, il foulait une terre arménienne. Là, il rencontra le célèbre peintre Martiros Sarian et le catholicos Vazgen Ier. Cette révélation inspira de nouvelles séries d’œuvres sur « l’Arménie retrouvée ». Il revint en 1971 pour une seconde exposition à Erevan.

De 1967 à 1979, il multiplia les expositions : Paris (1967, 1968, 1975), Marseille (1969), Milan (1970), Lyon (1972, 1973) et Genève (1975).

En 1976, l’Orangerie du Luxembourg lui organisa une exposition magistrale consacrée à la mer, thème éternel de sa peinture.

En 1979, il exposa à New York : une apothéose dédiée à l’Arménie.

« Automne embaumé, le lyrisme de la cithare exalte le concert de tes couleurs brûlées par le soleil. » (Zareh Mutafian)

 

La dernière vague (1980)

Il préparait une exposition au Venezuela lorsqu’il s’éteignit, le 11 mai 1980. Sur son chevalet demeurait un portrait inachevé d’un père mekhitariste, daté du 12 mars.

Il repose au cimetière de Bagneux, dans le caveau des intellectuels arméniens.

Toute sa vie, Mutafian poursuivit la lumière. De Venise à Paris, de la Bretagne à Erevan, de la mer Noire à l’Atlantique, son pinceau chercha à transformer la douleur en éclats de couleur.

Son œuvre demeure une mer de mémoire, un chant d’exil transfiguré par la beauté.

« Le ciel tumultueux qui fleurit comme un jardin en d’étranges soleils a toujours fasciné la vision flamboyante de l’artiste. » (Jean Dalevèze)

 

Expositions individuelles

Expositions du vivant de l’artiste :

1933 février : Milan, Casa d’Artisti

1934 : Zurich, Aktuaryus et Bâle, Kunstverein

1935 janvier : Genève, Athénée

1938 février : Genève, Athénée

1945 décembre : Paris, Galerie Allard

1946 mars : Marseille, Galerie Sébire

1948 décembre : Paris, Galerie André Weil

1950 décembre : Paris, Galerie André Weil

1952 mai : Milan, Galleria Gussoni

1954 mai : Paris, Galerie Henri Tronche

1957 octobre : Paris, Galerie Marcel Coard

1962 mai : New York, Artur U. Newton Galleries

1962 juin : Milwaukee, Art Originals

1962 septembre : Los Angeles, Armenian Center

1962 novembre : Fresno, Californian Hotel

1963 novembre : Beyrouth, Galerie Alecco Saab

1966 mars : Paris, Galerie Yvette Morin

1967 mars : Paris, Galerie de Sèvres

1967 juillet : Erevan, Maison des Peintres

1968 mars : Paris, Galerie de Sèvres

1969 mai : Marseille, Union Générale Arménienne de Bienfaisance

1970 octobre : Milan, Galleria La Guastalla 1971 mai : Valence, Union Générale Arménienne de Bienfaisance

1971 octobre : Erevan, Maison des Peintres

1972 juin : Lyon, Galerie de Bellecour

1973 septembre : Lyon, Salle du Foyer

1975 juin : Paris, Galerie Bernheim-Jeune

1975 octobre : Genève, Hôtel Intercontinental

1976 juillet : Paris, Orangerie du Luxembourg

1979 juin : New York, Armenian General Benevolent Union

Expositions posthumes :

1982 octobre : Erevan, Musée Éghiché Tcharents puis Maison des Écrivains

1983 juin : Marseille, Union Générale Arménienne de Bienfaisance

1984 avril : Londres, Armenian House

1990 novembre : Erevan, Maison des Peintres

1990 décembre : Moscou, Théâtre Na Maloy Bronnoy

1995 novembre : Nîmes, Espace Gard

1998 janvier : Paris, Mairie du XVIe

2007 avril : La Seyne-sur-Mer, Fort Napoléon

2007 octobre : Erevan, Galerie nationale d’Arménie

2015 mai : Paris, Mairie du Ve

2017 mars : Lyon, Mairie du IIIe

Éditorial