PARIS – Nouvelle initiative de la machine de propagande azerbaïdjanaise : Une exposition accusant les Arméniens au cœur de la capitale

Deux ans après le nettoyage ethnique de l’Artsakh (500 victimes, 120 000 réfugiés) et cinq ans après l’invasion azerbaïdjanaise, une exposition photographique en plein air azerbaïdjanaise inadmissible a ouvert place de la République, au cœur de Paris, accusant les Arméniens d’avoir mené une « guerre des mines ».

Comme d’autres initiatives azerbaïdjanaises similaires, celle-ci fait également partie de la propagande visant à « blanchir » le régime génocidaire d’Aliev.

Dans la publication de l’ambassade d’Azerbaïdjan en France sur « X » à ce sujet, il est indiqué qu’après Munich et Nuremberg, voici qu’est présentée à Paris l’exposition en plein air intitulée « Le point culMINAnt du danger » (« Le point culminant du danger », dédiée aux « victimes des mines ». Vient ensuite la partie « digne » de l’objectif de l’exposition : « Pendant l’occupation, sur ordre des dirigeants politico-militaires arméniens, plus d’un million de mines ont été placées sur les territoires azerbaïdjanais. Cet héritage lourd continue de causer des pertes humaines et de menacer la sécurité des civils, même des années après la fin du conflit. »

En analysant cette affirmation par la fin, une question fondamentale surgit immédiatement : « pourquoi des années après le conflit ? ». N’est-ce pas il y a à peine trois ans que débutait le blocus total de l’Artsakh, visant à acculer toute sa population soit à la mort, soit à un départ « volontaire » ? N’avons-nous pas assisté, il y a deux ans à peine, aux assauts violents qui ont culminé avec le tragique déplacement forcé de l’ensemble des 120 000 habitants de l’Artsakh, arrachés à leurs foyers ancestraux ? Ces événements ne constituent-ils pas, eux aussi, des actes de conflit dans leur forme la plus brutale ? Où, dans cette version des faits, se trouvent les souffrances inhumaines endurées par la population artsakhiote ?

Ensuite, et même en admettant une part de vérité dans les allégations concernant les mines et leurs victimes, un esprit juste et réfléchi ne devrait-il pas s’interroger sur les raisons profondes qui ont contraint les Arméniens à recourir à une telle extrémité ? Car enfin, la pose de mines le long des frontières ou sur des territoires n’a jamais constitué le passe-temps dominical des Arméniens.

Mais ces « détails » — le blocus, l’épuration ethnique, le contexte de légitime défense — ne sont-ils pas précisément ceux que la propagande azerbaïdjanaise s’efforce aujourd’hui de faire disparaître de l’histoire ?

Éditorial