PARIS – « Une mémoire de 110 ans : l’Arménie du génocide à nos jours – une nation en combat pour ses droits »

G-à-d : M. Jérémy Redler, Maire du 16e arrondissement, M. Francis Szpiner, Sénateur, Mme Samia Badat-Karam, Première adjointe au Maire, M. Bedros Astourian, président du G2IA, Mme Gayané Manukyan, Première secrétaire de l’ambassade d’Arménie en France,  Mme Silva Sahakian, Secrétaire Générale du G2iA, M. Michel Pazoumian, Vice-président du Fonds arménien de France, Mme Anahit Akopian, Présidente du Comité de défense de la Cause arménienne

Sous le signe de la continuité de la résilience

Conférence-cérémonie organisée à la Mairie du 16e par le G2iA

La conférence-cérémonie dans l’enceinte et avec le soutien de la Mairie du 16e arrondissement de Paris, lundi 28 avril 2025, organisée par le G2iA (Groupement International Interprofessionnel Arménien), a été modérée par Alex Solomonyan, qui a souligné l’importance de cette rencontre placée sous le signe de « la continuité de la résilience de la nation arménienne, de sa volonté à toujours rester debout malgré toutes les persécutions gravées dans sa chair ». 

Mme Samia Badat-Karam, première adjointe au Maire du 16e, a rappelé les liens étroits entre l’arrondissement et la communauté arménienne, mentionnant notamment l’installation prochaine de l’ambassade d’Arménie dans le 16e arrondissement.

Prenant la parole, M. Francis Szpiner, Sénateur, a souligné que le génocide arménien était « sans doute le premier génocide dans sa réalité » et que la présence de la jeunesse arménienne démontrait l’échec de la « tentation génocidaire ». Il a également rappelé que « la France a une dette envers les Arméniens » et mis en garde contre les « relents génocidaires [qui] restent d’actualité », notamment à travers les prisonniers arméniens et la destruction du patrimoine.

M. Jérémy Redler, Maire du 16e arrondissement, a pour sa part réaffirmé le soutien de la mairie à la Cause arménienne, qu’il considère comme « juste ».

Mme Gayané Manukyan, Première secrétaire de l’ambassade d’Arménie en France, a exprimé sa gratitude envers la Mairie pour l’accueil de cette commémoration et a rappelé la définition d’un génocide, soulignant les parallèles avec les événements survenus au Haut-Karabakh en 2023.

Mme Anahit Akopian, Présidente du Comité de défense de la Cause arménienne a insisté sur la continuité de la politique génocidaire depuis 1915 à nos jours et la poursuite de la stratégie panturque par le tandem turco-azéri.

Actions de soutien à l’Arménie

Michel Pazoumian, Vice-président du Fonds arménien de France, a présenté les actions du Fonds, particulièrement dans la région du Tavush, où l’organisation se concentre sur le développement des villages frontaliers. Il a expliqué l’importance de soutenir l’agriculture locale (qui représente 25% de la main-d’œuvre et 18% du PIB) et décrit plusieurs projets d’infrastructure, notamment des canaux d’irrigation.

Florence Provendier, Coordinatrice des coopérations franco-arméniennes au Ministère des Affaires étrangères, a rappelé l’engagement de la France aux côtés de l’Arménie. Elle a précisé que la France est « le premier contributeur humanitaire avec 31,5 millions d’euros depuis 2023 » et a mentionné son rôle dans le développement des coopérations économiques et décentralisées, avec six axes prioritaires : santé, tourisme, collectivités, nouvelles technologies, énergies renouvelables et agriculture. Elle a également annoncé l’ouverture prochaine d’un bureau Business France à Erevan en juillet.

Perspectives de développement et engagement de la diaspora

Silva Sahakian, Secrétaire Générale du G2iA et Jeune ambassadrice du Haut commissariat des relations Diaspora-Arménie, a présenté plusieurs programmes permettant aux membres de la diaspora de s’engager pour l’Arménie :

• Le programme des jeunes ambassadeurs (pour les moins de 35 ans)

• “Qayl-dépi-toun” pour les adolescents

• Le programme “Pact-Pro” permettant de fournir des conseils à distance aux ministères

• Des programmes de volontariat comme Birth-Right et AVC

• Le programme I-GORTS pour travailler dans les ministères arméniens

Bedros Astourian, président du G2IA et entrepreneur, a souligné le potentiel économique de l’Arménie, présentant des données sur la croissance prévue du PIB qui devrait tripler entre 2020 et 2030. Il a mis l’accent sur le secteur technologique en plein essor, mentionnant que :

• Le secteur tech a été multiplié par plus de 2 entre 2014 et 2024

• Le nombre d’ingénieurs a été multiplié par 4 sur la même période

• L’Arménie compte plus de 2000 entreprises technologiques et 3 « licornes »

• Une nouvelle loi fixe un taux d’imposition à 1% pour les freelancers

Il a conclu en expliquant l’importance de la coopération économique pour la sécurité du pays : « Plus vous avez de l’intérêt économique étranger dans le pays, plus le pays est en sécurité. »

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Cette conférence a permis de rappeler l’importance du devoir de mémoire concernant le génocide des Arméniens, tout en présentant les opportunités concrètes de développement et d’engagement pour l’avenir de l’Arménie, notamment à travers l’action de la diaspora et les coopérations économiques franco-arméniennes.

C. I.