PATRIMOINE – La cathédrale arménienne d’Aïntab a perdu ses deux minarets …

Lors du séisme de Cilicie du 6 février dernier, un certain nombre de monuments et de lieux de cultes arméniens ont été endommagés. C’est le cas des églises de Kessab (Syrie), de Vakef et de Kerekkhan (Turquie).La cathédrale de la Sainte-Mère de Dieu d’Aïntab (Gaziantep) bâtie en 1894 n’a pas non plus été épargnée.

Confisqué et profané en 1915, le sanctuaire a servi de prison de 1922 à 1985. En 1984, le bâtiment acheté par un mécène qui l’offre au ministère des cultes. La cathédrale est transformée en mosquée à laquelle on donne cyniquement le nom de « Kurtulus » ( Liberté ou Libération).

Une petite histoire de la cathédrale

On raconte qu’un homme du nom de Bali originaire de Perse se rendait en pèlerinage à Jérusalem lorsque traversant la ville d’Aïntab, il apprit que les Arméniens de la ville ne possédaient pas de lieu de culte digne de ce nom et célébraient la Divine liturgie dans des églises troglodytiques. Emu, il décide d’arrêter son pèlerinage et de consacrer une partie de sa fortune à l’édification de la cathédrale. Après avoir obtenu par un firman impérial le droit de bâtir le sanctuaire, le choix de l’architecte se porte sur la personne du célèbre Sarkis Balian, architecte du Sultan et de la Cour. Le maitre d’œuvre est Sarkis Tashdjian. Bientôt, la cathédrale s’élève sur un terrain de 1 100 m2 . Sa coupole centrale culmine a plus de 30 mètres. Sa cloche principale qui pèse trois tonnes est offerte par Hrant Keuchkérian, un arménien de Brésil. Elle est aujourd’hui conservée au musée de la ville.
 
Les deux autres édifices religieux arméniens de la ville encore conservés sont l’église saint Pierre (Sourp Bedros) et le temple protestant. 

Traduit et adapté par Sahak Sukiasyan

D’après « Nor Marmara », quotidien arménien paraissant à Istanbul.