RELIGION – Les otages marionnettes d’Aliev à l’œuvre

Alors que le monde entier pleure la mort du pape François, sa mémoire est aujourd’hui instrumentalisée de manière éhontée par la dictature aliévienne.

Bien que ne renfermant qu’une minuscule communauté catholique, Bakou lui accorde une grande importance, et par-delà cette petite communauté, à l’Église catholique romaine tout entière.

Ces relations que l’on peut qualifier de « contre-nature » entre l’Azerbaïdjan et le Vatican ont récemment provoqué un tollé général dans toute l’Arménie, la diaspora et le monde scientifique lorsque l’ambassade de ce pays a organisé à l’Université pontificale grégorienne un colloque consacré au prétendu « patrimoine albanien du Caucase ».

La complicité de cette institution jésuite, l’ordre du défunt Pape, avec Bakou ne fait malheureusement aucun doute et celle du Vatican apparait en filigrane à travers les messages de salutations des préfets de deux dicastères importants, celui des Églises orientales et celui pour le dialogue interreligieux. Il est plus qu’évident que l’appareil de propagande de l’Azerbaïdjan disséqué, analysé et présenté par tous les spécialistes sous le nom de « diplomatie du caviar » a étendu ses tentacules jusqu’à la Ville éternelle.

Passée la période du deuil, l’Université grégorienne et l’Église catholique devront s’expliquer sur ce grand scandale qui a profondément meurtri le cœur des Arméniens, et en tout premier lieu celui des Artsakhiotes.

Comment l’Azerbaïdjan qui, en moins de 35 ans, a massacré ou chassé la totalité de « sa population arménienne », soit un demi-million de personnes, et détruit une partie de l’Église arménienne, sœur de l’Église catholique, a-t-elle réussi à phagocyter une institution qui occupe une place importante dans la vie de la communauté universitaire internationale et dans les relations entre nos Églises ?  Et si ce simulacre de sommet scientifique n’a eu, ni n’aura, malgré l’argent abondamment déversé à cette occasion, de retombées sur le plan scientifique, il a été largement médiatisé en Azerbaïdjan où la presse créée et tenue par le pouvoir a consacré une place disproportionnée à ce non-évènement scientifique.

Aliev et son clan ne connaissant aucune mesure ni limite, le 23 avril, l’appareil de propagande azerbaïdjanais a une nouvelle fois convoqué son attelage de responsables religieux, véritables otages-marionnettes. Le même « kit » constitué des chefs spirituels russe-orthodoxe, juifs et musulmans s’est rendu la main dans la main au siège de l’Église catholique à Bakou sous la houlette du Cheikh-Ul-Islam Pachazadé afin de présenter leurs condoléances à leur collègue catholique, l’évêque Vladimir Fekete.

Le caractère spontané et désintéressé de la démarche des participants à ce nouveau sketch de la propagande azerbaïdjanaise n’aura naturellement échappé à personne.

Alors que les catholiques et le monde entier sont sous le choc de la disparition du pape François, on ne peut qu’être qu’affligé par cette manifestation de mépris envers le défunt qui, à l’inverse d’Ilham Aliev, était un homme de paix reconnu pour son engagement au service de l’homme, et en particulier des plus humbles.

Sahak SUKIASYAN