Le Président de la République d’Artsakh, Araïk Haroutiunian s’est exprimé le 23 mai 2023, en réaction à la déclaration du Premier ministre arménien, Nikol Pachinian le 22 mai, relative à la position de la République d’Arménie reconnaissant l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, qui inclurait l’Artsakh. Ainsi, le Premier ministre arménien s’est dit prêt à reconnaitre l’intégrité de l’Azerbaïdjan si les droits des Arméniens d’Artsakh étaient garantis. Il a ajouté que cette question devrait être abordée lors de pourparlers entre Bakou et Stepanakert.
« Je réaffirme que toute déclaration et tout document qui ignorent la souveraineté de la République d’Artsakh et le droit à l’autodétermination de notre peuple sont inadmissibles pour nous et n’ont aucune valeur. L’Artsakh ne fait pas partie et ne fera pas partie de l’Azerbaïdjan car telle est la volonté de notre peuple qui reste déterminé pour se battre pour ses droits et ses objectifs. » annonce le Président Araïk Haroutiunian.
Dans le contexte du blocus de l’Artsakh imposé par l’Azerbaïdjan depuis 164 jours et du processus de normalisation des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, le Président de l’Artsakh s’est adressé :
– au peuple de l’Artsakh en lui demandant de ne pas perdre courage et d’être prêt à poursuivre la résistance pour le renforcement de l’Artsakh et son salut.
– au peuple de la République d’Arménie en lui demandant de prouver par des actions que l’Artsakh ne peut être reconnu comme partie de l’Azerbaïdjan. « C’est le peuple d’Arménie qui est le maître de la République d’Arménie et c’est à lui qu’appartient de décider lorsqu’il s’agit de questions d’une portée nationale aussi importante » a précisé le Président.
– aux Arméniens de la diaspora en demandant d’exiger de leurs propres gouvernements des mesures concrètes pour garantir le droit à l’autodétermination et la sécurité de l’Artsakh.
– aux autorités de la République d’Arménie en leur demandant de s’abstenir de toute action ou déclaration reconnaissant l’Artsakh comme partie de l’Azerbaïdjan. « Conscient de la fragilité de la République d’Arménie en période après-guerre, nous pensons néanmoins qu’il existe des principes et des lignes rouges qui ne peuvent être franchis. La reconnaissance de l’Artsakh comme partie de l’Azerbaïdjan est une de ces lignes rouges. »
– aux autorités de la Fédération de Russie en leur demandant de remplir leurs engagements pris en vertu de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020 et de prendre les mesures nécessaires pour débloquer le corridor de Latchine.
– au peuple et aux autorités de l’Azerbaïdjan en demandant de mettre fin à la haine envers le peuple arménien et à la politique génocidaire à son encontre. « Nous ne présentons aucune menace pour l’Azerbaïdjan mais le peuple d’Artsakh a le droit de disposer de lui-même et la République d’Artsakh a l’obligation de défendre son peuple » a souligné le Président.
– à tous les acteurs internationaux et en particulier au Conseil de sécurité de l’ONU en demandant à celui-ci de garantir l’application par l’Azerbaïdjan de l’ordonnance de la Cour Internationale de Justice de l’ONU en date du 22 février 2023.
Le président de l’Artsakh s’est dit prêt à un dialogue avec l’Azerbaïdjan dans un format international, au règlement du conflit et à la paix, sur la base de normes internationales reconnues dont en particulier le principe de l’égalité des peuples, le droit à l’autodétermination, le règlement pacifique des différends, le non-recours à la force ou à la menace de la force et le principe de l’intégrité territoriale.
