Une femme enceinte est décédée mardi après avoir été heurtée par une voiture de police qui faisait partie du cortège du Premier ministre Nikol Pachinian traversant Erevan.

Pachinian est resté silencieux sur l’incident qui a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. Il n’a publié aucune déclaration présentant ses condoléances à la famille de la femme de 28 ans, Sona Mnatsakanian.

La police arménienne a confirmé peu après l’accident sans précédent que la voiture qui a percuté Mnatsakanian était conduite par l’un de ses officiers. Il a été arrêté le jour même.

Une déclaration distincte publiée par la commission d’enquête a déclaré que l’officier ne s’était pas arrêté pour aider la victime et n’était revenu sur les lieux de l’accident que deux heures plus tard.

Maria Karapetian, une législatrice du parti au pouvoir du Contrat civil, a confirmé que le véhicule de police faisait partie du cortège de Pachinian. Elle a déclaré que le Premier ministre était en route pour une réunion avec elle et d’autres parlementaires pro-gouvernementaux.

Karapetian a déclaré que la réunion avait été écourtée après que la nouvelle de la mort du piéton eut été rapportée par un hôpital d’Erevan. « Dans ces circonstances, il était très difficile de continuer à parler de l’agenda pour lequel nous nous sommes réunis », a-t-elle déclaré.

L’accident a été filmé par des caméras de rue, selon certains médias. Des vidéos diffusées par eux montraient que la jeune femme avait été percutée par un SUV de la police alors qu’elle traversait une rue du centre-ville d’Erevan.

Samvel Martirossian, un éminent blogueur arménien, a été témoin du moment où le cortège a émergé de la résidence privée de Pachinian située à plusieurs centaines de mètres. Il a déclaré que les agents de la police de la circulation avaient agi « sauvagement » alors que les véhicules se déplaçaient vers les lieux de l’accident mortel.

« Ils ont crié de manière hystérique et ont failli heurter d’autres voitures en essayant de les forcer à dégager la voie », a déclaré Martirossian.

Pachinian s’est vanté en mai 2019 que, contrairement aux anciens dirigeants arméniens, il s’assurait que ses cortèges s’arrêtaient au feu rouge. Il a énuméré cela parmi les réalisations de son règne.

Sona Mnatsakanian, la victime, était l’une des fondatrices de « Support Our Heroes », une organisation caritative arménienne. Elle a coordonné un projet qui est actuellement mis en œuvre dans ce cadre au Haut-Karabakh.