Vers l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian
Le samedi 18 février, la Salle Médicis du Palais du Luxembourg (Sénat) accueillait un important colloque, organisé par l’Unité Laïque, consacré au rôle des Étrangers dans la Résistance pendant la Deuxième Guerre mondiale, et spécialement à Missak Manouchian, chef de la FTP-MOI fusillé au Mont Valérien le 21 février 1944.
Parrainé par le sénateur Pierre Ouzoulias, ce colloque s’inscrivait dans le cadre de l’initiative pour la panthéonisation de Missak et de Mélinée Manouchian qui pourrait se dérouler en février 2024 à l’occasion du 80e anniversaire de l’exécution des membres du Groupe Manouchian.
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Au cours de la journée, Mme Hasmik Tolmadjian, l’ambassadrice de la République d’Arménie, a pris la parole.
L’intervention de Mme Patricia Mirallès, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, a été particulièrement émouvante quand à la fin de son allocution, elle a signé le décret du Président de la République attribuant la distinction « Mort pour la France » au résistant Szlama Grzywacz, Juif originaire de Pologne, l’un des dix membres de l’Affiche Rouge exécuté au Mont Valérien avec Manouchian, mais qui n’avait pas encore été reconnu par ce titre.
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La première partie du colloque était présidée par le sénateur Pierre Ouzoulias.
Après l’Introduction de Denis Peschanski, la chercheuse Astrig Atamian a pris la parole pour un exposé sur « Les Arméniens dans la Résistance intérieure ».
La deuxième intervention, « Les Juifs étrangers dans la Résistance », était animée par Renée Poznanski, professeur émérite à l’Université Ben Gourion du Néguev.
La dernière contribution de la matinée, intitulée « La répression et la déportation des résistants étrangers », était présentée par Thomas Fontaine, directeur des projets du Musée de la Résistance nationale.
La séance matinale s’est terminée par un échange avec l’assemblée.
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Dans l’après-midi, pendant la 2ème partie du colloque, Jean-François Muracciole, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paul Valéry-Montpellier III, a inauguré la séance pour parler des « Étrangers dans la France libre ». Claire Mouradian, directrice de recherche émérite au CNRS (CERCEC, EHESS), est ensuite intervenue sur « Les Arméniens dans la France libre ».
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Après ces deux interventions, le colloque s’est poursuivi sur le thème: « La mémoire de la Résistance des Étrangers ». Sous la présidence de Jean-Pierre Sakoun, président d’Unité Laïque, ont été développées quatre grandes thématiques :
– « La mémoire française de la Seconde Guerre mondiale », par Denis Peschanski.
– « La mémoire des résistants espagnols en France », par Geneviève Dreyfus-Armand, présidente d’honneur du Centre d’études et de recherches sur les migrations ibériques.
– « La mémoire des fusillés du Mont-Valérien », par Jean-Baptiste Romain, directeur des Hauts lieux de la mémoire en Île de France à l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre.
– « Les Étrangers dans la mémoire française : une approche par l’histoire culturelle », par Pascal Ory, de l’Académie française.
Comme dans la matinée, la séance de l’après-midi s’est achevée par un échange avec l’assemblée.
Pascal Ory
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La dernière intervention de l’après-midi, intitulée « Mémoire et souvenirs de Missak Manouchian », a été assurée par Katia Guiragossian, documentaliste, petite-nièce de Missak et de Mélinée Manouchian.
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Le colloque s’est conclu avec l’intervention de Jean-Pierre Sakoun, intitulée : « Le peuple français saura honorer notre mémoire dignement », au cours de laquelle il a notamment communiqué la liste des prochains événements organisés (à consulter sur le site www.manouchian-au-pantheon.org), ainsi que la liste des publications consacrées à Missak et Mélinée Manouchian à paraître.
Jean-Pierre Sakoun
GAYDZAG