Dans une interview accordée au journal « Hraparak », l’ancien ministre d’État d’Artsakh Ruben Vardanian a déclaré qu’il était venu dire que le peuple d’Artsakh ne se soumettra pas à l’Azerbaïdjan.
Se référant aux rumeurs circulant en Arménie selon lesquelles il aurait quitté l’Artsakh en raison de problèmes de santé, Vardanian a déclaré :
« Il me semble qu’une campagne est en cours en faveur de notre ennemi, pour semer la panique parmi les gens, pour que les gens aient peur et partent d’ici. L’idée est de tuer l’espoir… ils le font depuis deux ans et demi pour que nous perdions tout espoir, mais cela n’arrivera pas, et je le dis en toute confiance, car je connais les habitants de l’Artsakh, cela ne fonctionnera pas pour briser leur volonté et mettre en poussière leur force intérieure.
Deuxièmement, que signifie de quitter ou de ne pas quitter l’Artsakh ? Je fais ce que je considère comme important dans deux directions : la première est d’unir notre société en interne, la seconde c’est de tenir informé les amis de l’Artsakh de ce qui se passe. S’il le faut, je pars, s’il le faut, je viens, mais je suis ici parce que je considère que ma présence est importante ici. Et ils mettent en circulation ces commérages dans un seul but, pour que les gens ne croient plus personne. Je veux dire aux gens de l’Artsakh : sachez une chose, Ruben a des “défauts” que les gens peuvent aimer ou non, mais mon pouvoir est dans ma parole. si je dis quelque chose, je le fais. C’est comme ça que je vis et que je vivrai jusqu’à la fin de ma vie. »
Concernant les rumeurs et les affirmations selon lesquelles le couloir de Berdzor a été fermé en raison de sa nomination au poste de ministre d’État, Vardanian a déclaré : « Toutes ces idées complotistes, selon lesquelles “si Vardanian part, on aura tout”, c’était ciblé. Car, l’Azerbaïdjan a vu que les gens étaient unis sur cette place en plein froid de décembre et en période si difficile, déclarant “nous nous battrons, nous ne partirons pas, nous ne nous rendrons pas”. Cette force est très importante dans cette lutte, et sans elle nous ne pouvons rien faire, peu importe combien d’armes et d’argent nous avons. Le but était d’empoisonner et d’affaiblir de toutes les manières possibles cet esprit qui est le nôtre. Qui sait, comme ils communiquent avec les Azerbaïdjanais, c’est peut-être d’eux qu’ils ont reçu de telles informations ? («NH»- Allusion à la conviction selon laquelle s’il partait, la plupart des problèmes seraient résolus). Je ne sais pas, parce que j’étais sûr et j’avais dit dans mon dernier discours que je n’étais pas d’accord avec cette décision («NH»- Son limogeage contre des promesses azéries), parce que je voulais rester ministre d’État, parce que je savais qu’aucune de leurs attentes, d’avoir du gaz, d’avoir de l’électricité ne se réaliseraient, si je partais. Je le savais et je l’ai dit au Président et je l’ai dit ouvertement. D’un autre côté, bien sûr, j’ai compris que le Président a ses raisons, et deuxièmement, je ne voulais en aucun cas devenir la personne qui nuit au peuple d’Artsakh. »
Vardanian a également fait référence aux accusations selon lesquelles il a catégoriquement refusé la nécessité de négociations avec l’Azerbaïdjan. « J’ai toujours dit que je suis la personne qui a mené des milliers de négociations dans ma vie, mais pour négocier, il est très important que les deux parties s’acceptent. Nous avons des opinions complètement différentes, nous disons que nous sommes une des parties aux négociations, l’Azerbaïdjan dit : “vous n’êtes pas une partie, vous n’existez pas, vous n’êtes que des individus distincts, nous ignorons ce qu’est l’Artsakh, nous ne l’acceptons pas en tant qu’État”, ajoutant que ce n’est pas possible. Pour une négociation, la partie adverse doit vous accepter aussi en tant que partie, et pour cela nous devons exprimer très clairement notre position, dire que nous sommes là, asseyons-nous et parlons. S’ils ne nous acceptent pas, alors il ne peut y avoir de négociation ; ce qu’ils disent c’est que nous devons nous soumettre. Je suis venu et j’ai dit que nous ne nous soumettrions pas, car c’est inacceptable, le peuple d’Artsakh ne se soumettra pas à l’Azerbaïdjan, et c’est tout. Sommes-nous prêts pour des négociations ? Oui, nous sommes prêts. Nous sommes prêts à voir si nous pouvons vivre côte à côte sans nous assujettir, mais ce sont déjà d’autres négociations », a-t-il dit.
Lorsqu’on lui a demandé pourquoi il n’a pas pu coopérer avec le Président de l’Artsakh, Ruben Vardanian a répondu : « Araïk Haroutunian et moi sommes des dirigeants de styles différents ; j’étais plus tranchant, je disais plus clairement que tout le monde doit obéir aux règles du jeu, celui qui n’obéit pas, doit être puni.
Malheureusement, le Président dirigeait dans un style plus politique pour diverses raisons. Pour sortir de cette crise, il fallait un mode de pensée unifiée, ce qui ne s’est pas fait. Il y avait de la pression sur lui de l’intérieur comme de l’extérieur. C’était sa décision ; il pensait que ce serait plus juste pour l’Artsakh que je quitte le poste de ministre d’État. Mais ça n’a rien changé. »