Le 29 avril, le Centre d’études sur la question des Arméniens occidentaux a organisé une rencontre avec l’historien turc Taner Akçam, spécialiste du génocide, auteur de nombreux ouvrages sur la question arménienne et directeur du programme d’études sur le génocide arménien à l’institut Promise de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA).
Taner Akçam a présenté son livre Les Origines de l’État génocidaire. Dans cette monographie, l’auteur propose une nouvelle approche de l’histoire fondatrice de la Turquie, selon laquelle un système d’apartheid ethnique s’est établi dès la création de la République et persiste aujourd’hui dans le traitement des minorités.
« Même si vous présentez des documents prouvant que Talat Pacha a ordonné le massacre des Arméniens, Erdogan continuera à nier le génocide arménien. La reconnaissance du génocide par la Turquie ne pourra se faire que par un combat politique », a déclaré Taner Akçam.
« J’ai découvert un document prouvant que la décision d’exterminer les Arméniens avait été prise dès le 1er décembre 1914 », a-t-il précisé.
Évoquant ensuite la question de l’Artsakh, l’historien a ajouté : « Nous avons organisé de nombreuses pétitions contre la guerre au Haut-Karabakh, auxquelles j’ai participé ».
Il a souligné qu’un crime contre l’humanité avait été commis en Artsakh : « Je soutiens le droit du peuple du Haut-Karabakh à faire valoir ses droits. Je n’entretiens guère d’illusions sur ce sujet, qui rappelle le cas des Arméniens tentant de recouvrer leurs droits après le génocide, ou celui des Palestiniens souhaitant retourner sur leurs terres. Le plus important reste le droit au retour, pour lequel il faut continuer à lutter ».
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