ARTSAKH – Ruben Vardanian. « L’Azerbaïdjan n’a pas réussi à mettre en œuvre ses plans et à montrer que la question de l’Artsakh est son problème interne »

À l’occasion du 100e jour du siège de l’Artsakh, Ruben Vardanian a posté sur sa page Facebook le message suivant :

« Il y a cent jours, l’Azerbaïdjan visait à nous isoler, nous les Arméniens vivant ici, en fermant le couloir reliant l’Artsakh à l’Arménie et au monde extérieur. C’était un outil de pression pour nous mater, briser notre volonté et nous faire partir d’Artsakh. Non seulement l’Azerbaïdjan n’a pas atteint son objectif, mais cette démarche a donné un résultat inverse.

Il nous a tous réveillés, il est venu nous rappeler que malgré toutes nos différences, nous avons le même objectif : vivre dans la dignité et la paix dans notre patrie.

Nous tirons les enseignements suivants des 100 jours de ce blocus :

1 – Résistance. Malgré les difficultés et l’hiver rigoureux, l’endurance extraordinaire et la volonté inébranlable du peuple d’Artsakh ont montré qu’il est prêt à résister aux pressions et à poursuivre la lutte commencée il y a 35 ans.

2 – Unification. La crise est devenue pour nous une période particulière d’unification. Avec le rassemblement du 25 décembre, le peuple a montré qu’il était prêt pour l’unification.

3 – Une résistance digne. Le 5 mars, nos jeunes ont riposté dignement lors des actes terroristes azerbaïdjanais, montrant que si on se bat avec âme et volonté, on ne peut pas être vaincu. Nous devrions suivre l’exemple de cette dignité.

4 – Attention internationale. Nous avons su attirer l’attention de la communauté internationale, de différents pays et structures internationales, pour faire entendre la voix de l’Artsakh dans le monde.

5 – Côte à côte, mais pas ensemble. Ces actions de l’Azerbaïdjan ont montré que l’Artsakh ne peut être subordonné à l’Azerbaïdjan. Le statut de l’Artsakh doit être déterminé sur la base de l’expression de la volonté des personnes qui y vivent et du respect du droit.

6 – Réaction de la diaspora. La force de l’Artsakh a poussé le monde arménien à lui accorder plus d’attention et à soulever la question de l’Artsakh sur diverses plateformes.

7 – La question de l’Artsakh n’est pas un problème interne à l’Azerbaïdjan. L’Azerbaïdjan n’a pas réussi à réaliser ses plans et à montrer que la question de l’Artsakh est son problème interne.

8 – Condamnation internationale. Un certain nombre d’organismes internationaux ont condamné les actions de l’Azerbaïdjan, la Cour européenne des droits de l’homme et la Cour Internationale de Justice de l’ONU ont pris des décisions exigeant le rétablissement immédiat de la liaison avec l’Arménie.

9 – Inventaire. La crise nous a donné l’occasion d’évaluer nos points faibles et de comprendre ce qu’il fallait faire pour les renforcer.

10 – Lacunes. Un groupe de “résolveurs de problèmes” et de “profiteurs” sont également apparus, qui n’ont pas su évaluer la situation et n’ont pas compris qu’elle est grave.

11 – Évitement de l’effondrement. Il a été possible de surmonter l’hiver rigoureux, la crise de l’électricité et les difficultés qui ont surgi dans tous les autres domaines sans s’effondrer.

Le siège qui a commencé il y a 100 jours et qui se poursuit nous rappelle à nouveau que nous devons nous battre toujours pour l’Artsakh, tant que nous existerons et vivrons. Notre chemin n’est pas facile, mais il nous a aussi appris à être incroyablement résilients. Cela a montré une fois de plus que la question de l’Artsakh n’est pas seulement la question des Arméniens vivant en Artsakh, mais de toute la nation arménienne. Je suis plus que sûr que si nous agissons dans l’unité de l’Artsakh, de l’Arménie, de la Diaspora, avec un objectif et une vision clairs, personne ne pourra nous vaincre. »