Paris, le 23 juillet 2025 – L’Association de soutien à l’Artsakh exprime sa vive inquiétude et sa profonde indignation après l’annonce d’une plainte déposée par le Parquet général d’Arménie devant le Tribunal administratif, visant à annuler l’enregistrement public des droits de propriété du gouvernement de la République du Haut-Karabagh sur le bâtiment de sa Représentation permanente à Erevan.
Ce bâtiment, situé dans le quartier d’Arabkir, n’est pas seulement un bien immobilier : il est un repère fondamental, la représentation institutionnelle, démocratiquement légitime qui assure la continuité politique d’un peuple aujourd’hui déraciné.
Les dirigeants de l’Artsakh, aujourd’hui en exil, poursuivent leur action en Arménie malgré un climat de plus en plus hostile. Dans les déclarations de certains élus de la majorité parlementaire, dans les mesures judiciaires comme celle que nous dénonçons aujourd’hui, on perçoit une volonté de rendre invisibles ces responsables démocratiquement élus. Pourtant, leur légitimité demeure intacte.
Ils ont été mandatés par un peuple qui a été contraint à l’exil, dans des conditions que l’on ne peut qualifier autrement que de crime contre l’humanité. Spoliés, expulsés, privés de leurs droits fondamentaux dans l’indifférence des grandes puissances, les Artsakhiotes ne sont pas de simples réfugiés. Ce sont les victimes d’une épuration organisée, comme le qualifiait le Premier ministre d’Arménie lui-même lors d’une intervention télévisée en octobre 2023, couverte par le silence international et parfois même par la complaisance de partenaires européens envers la dictature azerbaïdjanaise.
Dans ce vide diplomatique, alors qu’aucun État ne prend la défense politique de ces déplacés, alors que huit anciens dirigeants de la République d’Artsakh sont jugés à Bakou lors de simulacres de procès, les responsables de l’Artsakh ont le droit et le devoir de continuer à agir. Ils sont les derniers détenteurs d’une responsabilité politique et institutionnelle envers leur population. Leur voix est essentielle. Elle ne doit pas être bâillonnée.
Nous appelons solennellement les autorités arméniennes à ne pas céder à la logique de l’effacement instauré par l’Azerbaïdjan. Ce bâtiment ne doit pas être confisqué. Il doit au contraire rester un lieu de représentation et de mobilisation.
Défendre les droits des Artsakhiotes, c’est aussi défendre un État arménien fondé sur la justice, la souveraineté nationale, la continuité démocratique et la dignité humaine.
© 2025 Բոլոր իրաւունքները վերապահուած են։