« Les massacres de Sumgaït sont devenus la première manifestation à grande échelle de la politique génocidaire mise en œuvre par l’Azerbaïdjan contre le peuple arménien »

La déclaration du ministère des Affaires étrangères de l’Artsakh

« Aujourd’hui marque le 35e anniversaire de l’une des pages les plus tragiques et les plus monstrueuses de l’histoire moderne du peuple arménien, les massacres de Sumgaït. Du 27 au 29 février 1988, dans la ville de Sumgaït, à seulement 40 kilomètres de Bakou, dans l’indifférence criminelle et même avec l’instruction des autorités azerbaïdjanaises, des massacres de masse – des meurtres, des tortures et d’autres atrocités – de la population arménienne de la ville ont été commis. Les groupes de voyous, armés de tiges métalliques pointues, de haches, de marteaux et d’autres moyens improvisés, dans les conditions d’indifférence totale des forces de l’ordre de la ville, ont envahi les habitations des Arméniens et ont exercé une terrible violence sur des innocents.

Pendant cette violence qui a duré plusieurs jours, des dizaines d’Arméniens ont été tués, des centaines ont été sévèrement battus et torturés, et des milliers ont été déportés de force. L’atmosphère de haine envers les Arméniens a été alimentée par des slogans anti-arméniens et des appels à la violence lors de réunions publiques. Le but de ces actions criminelles organisées par les autorités azerbaïdjanaises était de créer un climat de peur et de réprimer ainsi les revendications pacifiques des Arméniens du Haut-Karabakh.

Les massacres de Sumgaït sont devenus la première manifestation à grande échelle de la politique discriminatoire et génocidaire mise en œuvre par l’Azerbaïdjan contre le peuple arménien pendant des décennies. S’en sont suivis des massacres d’Arméniens dans d’autres villes d’Azerbaïdjan : Bakou, Kirovabad, Shamakhi, Shamkhor, Mingechaur et ailleurs, ainsi que les trois guerres déclenchées contre l’Artsakh, qui se sont accompagnées d’attaques ciblées contre la population civile, d’utilisation d’armes prohibées et autres crimes de guerre.

Les massacres de Sumgaït sont devenus la base de la renaissance de l’intolérance et de la haine envers les Arméniens en Azerbaïdjan. Par ces massacres l’idéologie anti-arménienne a atteint le niveau de la politique d’État. Les instigateurs et les auteurs de ce crime monstrueux sont devenus “des exemples à suivre”, et les crimes contre les Arméniens sont devenus monnaie courante. Deux ans plus tard, en janvier 1990, des massacres d’Arméniens à Bakou étaient déjà perpétrés sous le slogan “Gloire aux héros de Sumgaït”. Malheureusement, l’Azerbaïdjan n’a été tenu pour responsable ni des massacres de Sumgaït ni des actes de génocide qui ont suivi, c’est pourquoi une atmosphère de permissivité politique et d’impunité s’est installée pour les autorités de cet État dictatorial.

La combinaison de l’impunité et du sentiment d’indulgence,  l’intolérance et la haine envers les Arméniens, ainsi que la volonté de supprimer à tout prix le droit à l’autodétermination du peuple d’Artsakh ont conduit à l’enracinement d’intentions génocidaires envers le peuple d’Artsakh en la conscience politique et dans la politique d’Etat de l’Azerbaïdjan. L’une des manifestations évidentes de ces intentions criminelles est le blocus de l’Artsakh qui dure depuis plus de deux mois, dont la base est la volonté des autorités azerbaïdjanaises de contraindre le peuple d’Artsakh à renoncer à ses droits collectifs, de le priver de sa patrie et enfin de le détruire.

Même après 35 ans, la politique azerbaïdjanaise d’oppression, d’intimidation, de violation flagrante des droits de l’homme, de recours ou de menace de force, d’expulsion et de nettoyage ethnique vis-à-vis du peuple d’Artsakh n’a pas changé. Cependant, malgré toutes les difficultés et tous les défis auxquels la République est confrontée, le peuple d’Artsakh reste fort et déterminé à défendre ses droits dans sa patrie historique et à poursuivre la lutte pour la liberté, l’indépendance, la démocratie et les droits de l’homme.

Nous nous inclinons devant la mémoire de toutes les victimes innocentes de la politique agressive et haineuse de l’Azerbaïdjan et appelons une fois de plus la communauté internationale à prendre des mesures actives et efficaces pour briser le cercle vicieux des actions illégales de l’Azerbaïdjan, prévenir de nouveaux crimes contre l’humanité et traduire les coupables en justice. »

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Notons que par la même occasion le ministère des Affaires étrangères de République d’Arménie aussi a publié un communiqué similaire.