Monsieur le Secrétaire général des Nations-Unies,

Depuis le 12 décembre dernier, depuis plus de 100 jours maintenant, les 120000 Arméniens du Haut-Karabagh sont coupés du reste du monde par l’Azerbaïdjan qui bloque le corridor de Latchine. Parmi eux, 30000 enfants et 20000 personnes âgées qui souffrent de la faim et d’absence de soins médicaux. Ce blocus qui met la population du Haut-Karabagh en situation de grave danger humanitaire, est illégal et illégitime : la Cour de Justice Internationale a rendu une décision qui demande à l’Azerbaïdjan d’agir, mais l’Azerbaïdjan méprise cette décision. Seul, le CICR parvient difficilement à faire passer quelques camions de médicaments.

Le Haut-Karabagh est oublié des agences de l’ONU. Que son statut ne soit pas réglé et fasse l’objet d’un différend ne justifie pas l’absence de l’ONU qui parvient très bien à travailler dans d’autres territoires contestés avec ses programmes en direction des populations civiles : le PAM (Programme Alimentaire Mondial), l’UNICEF en faveur des enfants, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), ou encore le HCR pour les réfugiés empêchés de retourner dans leur maison.

Nous vous demandons instamment d’intervenir pour ces raisons proprement humanitaires au Haut-Karabagh afin d’assurer la survie de cette population civile, même si nous savons que, plus largement, la solution relève du politique et du Conseil de Sécurité des Nations-Unies dont nous espérons la saisie. En attendant ce moment, nous vous demandons, en solidarité avec les 120 000 Arméniens du Karabagh coupés du monde, de mettre en place une intervention humanitaire d’urgence pour pourvoir à leurs besoins essentiels en matière de santé, d’alimentation, de produits de première nécessité, d’éducation et d’énergie.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Secrétaire général, l’expression de notre respectueuse considération.

Respectueusement,

Mourad Papazian & Ara Toranian

Coprésidents du CCAF

Pierre Terzian

Président du Fonds Arménien de France