José « Pepe » Mujica, ancien président de l’Uruguay et figure emblématique de la politique latino-américaine, est décédé le 13 mai à l’âge de 89 ans des suites d’une longue maladie.
Durant son mandat présidentiel (2010-2015), Mujica a considérablement renforcé les liens historiques entre l’Uruguay et l’Arménie. En 2014, il a accueilli à Montevideo le président arménien Serge Sarkissian lors d’une visite officielle. L’année suivante, à l’occasion du centenaire du génocide arménien, il a participé à la cérémonie commémorative au Palais législatif, aux côtés du président de l’époque, Tabaré Vázquez, et d’autres anciens présidents uruguayens.
« La reconnaissance du génocide arménien est une cause en suspens de l’humanité », avait déclaré Mujica en 2015 lorsqu’il a accepté de siéger à la Commission commémorative du centenaire. À cette occasion, il a appelé à combattre les fanatismes et à défendre la diversité. Il a également souligné que « le respect de la tradition des immigrés constitue l’une des richesses du pays » et que se souvenir d’événements comme le génocide des Arméniens aide à ne pas répéter les barbaries du passé.
En 2019, il a reçu dans sa ferme le ministre des Affaires étrangères de la République d’Artsakh, Masis Mayilyan, accompagné d’une délégation politique de la diaspora arménienne. Il y a exprimé sa solidarité avec le peuple d’Artsakh et écouté attentivement le récit de l’histoire du conflit avec l’Azerbaïdjan.
Au fil des ans, Mujica a également partagé des moments marquants avec des militants des droits humains d’origine arménienne. Lors d’une rencontre mémorable en 2002, l’activiste Anahit Aharonian, ancienne prisonnière politique, lui a raconté comment une tapisserie brodée collectivement avec le mot “liberté” en arménien avait réussi à déjouer la censure en prison. Des années plus tard, Anahit partagerait cette histoire avec Mujica et avec le député arménien de Turquie Garo Paylan.
Au-delà de ses relations avec le monde arménien, Mujica était un homme politique d’exception, universellement respecté, un dirigeant authentiquement dévoué au service de son pays plutôt qu’à ses intérêts personnels. Il était célèbre pour son mode de vie d’une extrême simplicité, aussi bien pendant son mandat présidentiel qu’après celui-ci. Une vieille Coccinelle Volkswagen, une modeste ferme comme résidence… voilà les biens qui caractérisaient celui qui s’était fait connaître dans le monde entier comme « le président le plus pauvre ».
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