Le 24 février, lors de son discours à la 58e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui se déroule à Genève, le ministre des Affaires étrangères (MAE) d’Arménie, Ararat Mirzoyan, a particulièrement souligné :
“Les déclarations émanant de notre voisin oriental continuent de remettre en question l’intégrité territoriale de l’Arménie, contrairement à la reconnaissance mutuelle de l’intégrité territoriale basée sur la Déclaration d’Alma-Ata de 1991.”
Le ministre a fait remarquer que les défis auxquels l’Arménie est confrontée, dont il avait parlé dans son discours de l’année dernière, restent en grande partie non résolus malgré les efforts considérables déployés.
Mirzoyan a évoqué les procès fictifs menés à Bakou contre l’ancien leadership politico-militaire de l’Artsakh.
“Actuellement, des procès fictifs sont en cours en Azerbaïdjan contre 23 Arméniens arbitrairement privés de liberté, y compris en ignorant les normes nécessaires des droits de l’homme pour un procès équitable”, a-t-il déclaré.
Selon Ararat Mirzoyan, il y a un an, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a informé ce même Conseil que son bureau avait envoyé deux missions en Arménie pour recueillir des informations sur la situation de plus de 115 000 Arméniens : “Nous sommes convaincus que les résultats de cette mission constitueront une contribution importante aux efforts de réconciliation.”
“La République d’Arménie, fidèle à son agenda d’établissement de la paix et de la stabilité dans la région, a fait plusieurs propositions constructives à la partie azerbaïdjanaise. Nous sommes convaincus que la réponse constructive des deux parties, leur engagement continu et la manifestation de volonté politique contribueront grandement à ouvrir une nouvelle ère dans la région. C’est précisément dans ce contexte que je souhaite réaffirmer une fois de plus la disposition de la partie arménienne à tourner la page de l’hostilité pour parvenir à la paix. Non seulement nous y sommes prêts, mais nous ne dévierons pas de cette voie”, a souligné le ministre des Affaires étrangères.
Selon Mirzoyan, aujourd’hui, alors que le monde continue d’être le théâtre de conflits violents, de déplacements forcés et des conséquences
de violations flagrantes des droits fondamentaux, l’impératif de renforcer le pilier des droits de l’homme des Nations Unies est plus actuel que jamais.
“À cet égard, le pilier des droits de l’homme continue d’être une source d’espoir et d’inspiration pour la justice pour des millions de personnes et pour nos citoyens”, a déclaré Ararat Mirzoyan.
Le même jour, dans le cadre du forum du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, les ministres des Affaires étrangères d’Arménie et d’Iran, Ararat Mirzoyan et Seyed Abbas Araghchi, ont eu une rencontre.
Les parties ont discuté des questions à l’ordre du jour des relations Arménie-Iran. La volonté de prendre des mesures pratiques pour le développement continu de la coopération entre les deux pays a été réaffirmée.
Mirzoyan et Araghchi ont échangé des points de vue sur les développements régionaux, abordant les efforts visant à assurer la stabilité et une paix durable dans le Caucase du Sud.
Ararat Mirzoyan a également rencontré Mirjana Spoljaric Egger, présidente du Comité international de la Croix-Rouge.
Les parties ont discuté de questions humanitaires. Le ministre Mirzoyan a abordé la question de la libération des prisonniers arméniens et des civils illégalement détenus en Azerbaïdjan, les procès fictifs en cours, exprimant son inquiétude quant à l’état de santé de ces personnes et à la probabilité d’influence exercée sur elles.
Parmi d’autres questions à l’ordre du jour, les efforts déployés et les efforts supplémentaires nécessaires pour clarifier le sort des personnes disparues ont également été abordés. Mirzoyan a souligné la volonté et les mesures de l’Arménie pour résoudre ce problème, tenant compte de la sensibilité de cette question pour les familles des disparus.
Le ministre des Affaires étrangères a indiqué que la résolution des questions humanitaires peut être un facteur important dans le processus d’établissement d’une paix durable
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Notons à ce sujet que, selon le dernier communiqué de la Croix-Rouge, 429 Arméniens sont toujours portés disparus depuis l’escalade du conflit arméno-azerbaïdjanais en 2020.
Elnur Mammadov, vice-ministre des Affaires étrangères d’Azerbaïdjan, répondant aux déclarations d’Ararat Mirzoyan faites à la tribune de l’ONU, a déclaré : “Tenir les suspects de crimes de guerre responsables n’est pas seulement le droit de l’Azerbaïdjan, mais aussi une obligation du droit international.” Il a ajouté que “Bakou a garanti et assure, conformément aux normes internationales, les droits procéduraux des accusés.”
Rappelons que 16 Arméniens sont jugés à Bakou dans le cadre de deux affaires judiciaires fictives, parmi lesquels les trois anciens présidents de l’Artsakh, le ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Défense, et l’ancien ministre d’État Ruben Vardanian, qui est en grève de la faim depuis environ une semaine pour protester contre les pressions et illégalités dont il fait l’objet.
Bakou a porté des accusations très graves contre les Arméniens, allant du “génocide” au “terrorisme”.
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