Dans le cadre d’une tournée de trois jours organisée et financée par le Centre des relations publiques et de l’information du cabinet du Premier ministre arménien, des journalistes turcs ont visité le poste-frontière de Margara, situé à la frontière entre l’Arménie et la Turquie. Les représentants des médias turcs ont pu observer l’état rénové du poste et ses capacités techniques, notant qu’il était entièrement prêt à fonctionner.
Auparavant, le Centre des relations publiques du cabinet du Premier ministre avait annoncé que cette initiative visait à informer directement et en détail le grand public turc sur la nécessité d’établir une paix durable dans la région, ainsi que sur la position de l’Arménie concernant la normalisation des relations arméno-turques.
Le 12 mars, le Premier ministre Nikol Pachinian a publié une courte vidéo sur sa page Facebook, indiquant qu’il avait accordé une interview aux journalistes turcs.
Lors de cette rencontre avec les journalistes turcs, Pachinian a abordé la question du Génocide arménien, déclarant notamment :
« Notre position officielle est que la reconnaissance internationale du génocide arménien ne fait pas partie aujourd’hui des priorités de notre politique étrangère. »
Pachinian a également affirmé :
« J’ai toujours souligné, tant dans mes discours en Arménie qu’auprès de nos compatriotes de la diaspora, l’importance de faire la distinction entre l’histoire et le présent. Nous ne pouvons pas percevoir l’histoire et la réalité actuelle de la même manière, car le présent est une réalité tangible, tandis que l’histoire appartient au passé. »
Abordant le processus de normalisation des relations entre l’Arménie et la Turquie, le Premier ministre a souligné que des progrès significatifs avaient été réalisés par rapport au passé.
« Je perçois une volonté politique, mais l’important est que cette volonté soit maintenue des deux côtés. Si nous ne nuisons pas mutuellement à ce processus de manière délibérée, alors selon moi, la normalisation des relations entre l’Arménie et la Turquie ne sera plus qu’une question de temps. »
Par cette déclaration, Pachinian envoie un message à la Turquie et au monde entier, affirmant que les autorités arméniennes actuelles renoncent au processus de reconnaissance et de condamnation internationale du génocide arménien.
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Dans le cadre de cette initiative, les journalistes turcs en visite en Arménie ont également interviewé Ruben Rubinian, émissaire spécial pour la normalisation des relations arméno-turques. La chaîne turque NTV a diffusé cet entretien.
Rubinian a déclaré que l’Arménie est « entièrement prête à normaliser ses relations avec la Turquie », ajoutant que cette position n’avait pas changé depuis le début du processus.
« Nous attendons une normalisation complète, y compris l’établissement de relations diplomatiques et l’ouverture de la frontière terrestre entre l’Arménie et la Turquie. »
Soulignant la volonté de l’Arménie d’avancer sans conditions préalables, il a précisé :
« L’Arménie était prête hier, elle l’est aujourd’hui et le sera demain pour une normalisation complète. Si la Turquie manifeste également cette volonté politique, tout cela peut se concrétiser très rapidement. »
Selon Rubinian, l’Arménie attend désormais une initiative du côté turc concernant l’ouverture de la frontière.
« Le poste-frontière de Margara, situé du côté arménien, a été rénové et est pleinement opérationnel. Nous attendons désormais un signal similaire de la part de la Turquie » a-t-il conclu.
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