AZERBAÏDJAN – ARMÉNIE – Selon Bakou, “les négociations sur l’accord de paix sont terminées”

Le ministre des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, Jeyhun Bayramov, a déclaré le 13 mars à Bakou que “les travaux sur le texte de l’accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan sont terminés et Erevan a accepté les deux derniers points qui nécessitaient un accord”. L’information est rapportée par l’agence de presse azerbaïdjanaise “APA”.

Selon Bayramov, à la prochaine étape, “les revendications territoriales contre l’Azerbaïdjan devront être supprimées de la Constitution arménienne. En outre, le groupe de Minsk et ses vestiges devront être dissous”.

Le ministère des Affaires étrangères d’Arménie confirme également que l’accord est prêt à être signé

Le ministère des Affaires étrangères d’Arménie rapporte, à son tour, que “l’accord de paix” avec l’Azerbaïdjan est prêt à être signé, et que l’Arménie est prête à entamer des consultations avec la République d’Azerbaïdjan concernant la date et le lieu de la signature de l’Accord.

“Le ministère arménien des Affaires étrangères  a informé le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères par voies diplomatiques que la République d’Arménie accepte les propositions azerbaïdjanaises concernant les deux articles non convenus du projet d’accord sur la paix et l’établissement de relations interétatiques entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, et a proposé de faire une déclaration conjointe sur la finalisation du texte du projet et la fin des négociations sur son harmonisation.

Bakou a préféré faire une déclaration unilatérale”, précise notamment le communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Notons que la veille, le 12 mars, le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan avait déclaré que l’Arménie avait répondu à la dernière version éditée par Bakou du traité de paix. Il n’avait même pas exclu la signature et la ratification de l’accord. Les articles du projet qui nécessitaient encore un accord concernaient le retrait mutuel des recours judiciaires internationaux et la non-installation de forces de pays tiers à la frontière arméno-azerbaïdjanaise. On ne sait pas encore clairement quel compromis a été trouvé sur ces questions.

Pachinian : “Après l’entrée en vigueur de l’accord, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ne déploieront pas de forces de pays tiers à la frontière”

Après la signature du traité de paix, les observateurs quitteront la frontière arméno-azerbaïdjanaise, et les affaires intentées les uns contre les autres devant les tribunaux internationaux seront retirées. Ce sont les deux points que Bakou exigeait depuis des mois pour la signature de l’accord de paix. Bien que l’Arménie ait proposé à l’Azerbaïdjan le départ des observateurs de l’Union européenne (UE) uniquement des sections délimitées, et complètement après la délimitation complète de la frontière arméno-azerbaïdjanaise, le 13 mars, en réponse à une question de la radio “Liberté”, le Premier ministre Pachinian a déclaré que les parties avaient convenu qu’après l’entrée en vigueur de l’accord, elles ne déploieraient pas de forces de pays tiers à leur frontière commune.

À la question de savoir pourquoi Erevan avait changé sa position sur les observateurs, le Premier ministre a répondu :

Nous n’avons pas fondamentalement changé notre position déclarée précédemment, c’est-à-dire que nous avons changé notre perception suite à l’analyse du texte. Nous avons eu une discussion au Conseil de sécurité et sommes arrivés à la conclusion que ce processus d’échange de textes s’est déjà épuisé, et nous sommes passés à l’étape suivante – analyser le texte de l’accord de paix dans son ensemble. Suite à cette analyse, nous avons conclu que nous pouvons considérer que le texte de cet accord, formé à la suite de quatre années de négociations, peut être acceptable pour l’Arménie”.

Pachinian sur l’octroi d’une route à l’Azerbaïdjan via Meghri : “Non seulement je ne l’exclus pas, mais je le confirme – nous allons leur accorder un passage”

À la question d’un journaliste : “Excluez-vous que vous accorderez un jour un corridor, une route à l’Azerbaïdjan via Meghri ?”, Nikol Pachinian a répondu :

“Non seulement je ne l’exclus pas, mais je confirme que la République d’Arménie est prête à débloquer les voies de transport et économiques, y compris entre les régions occidentales de l’Azerbaïdjan et la République autonome du Nakhitchevan, dans le cadre de la souveraineté, de la juridiction et de l’intégrité territoriale de la République d’Arménie. J’ai clairement formulé cela à plusieurs reprises”.

Le journaliste a demandé une clarification : “Allez-vous accorder une passage ?” En réponse, Pachinian a déclaré : “Oui, nous l’accorderons. La manière dont nous allons procéder est détaillée dans mon dernier article. Nous attendons la réponse de l’Azerbaïdjan et, dès qu’elle arrivera, nous serons prêts à mettre en œuvre notre proposition immédiatement.”.