STRASBOURG – Le Parlement européen adopte une résolution considérant les Arméniens emprisonnés en Azerbaïdjan comme prisonniers de guerre et exigeant leur libération immédiate

Le Parlement européen (PE) a adopté le 13 mars, par 523 voix pour, 3 contre et 84 abstentions, une résolution qui considère les Arméniens emprisonnés en Azerbaïdjan, dont les anciens dirigeants du Haut-Karabakh, comme des prisonniers de guerre, et leurs procès comme illégaux et frauduleux, exigeant de Bakou leur libération immédiate et sans condition.

La veille, le 12 mars, cette question avait été discutée et un projet de résolution avait été adopté par presque tous les groupes parlementaires.

“Nous ne pouvons plus nous taire”, avait déclaré Marina Mesure (France), l’une des co-auteures de la résolution, ajoutant : “Le seul crime de ces personnes est d’avoir défendu leur terre, leur peuple et leurs droits. Si nous n’agissons pas maintenant, cela signifie que nous envoyons un message clair à Aliev qu’il peut continuer ce qu’il fait à l’Arménie en toute impunité.”

“L’armée azerbaïdjanaise a commis des nettoyages ethniques et des violences qui devraient être examinés par la Cour pénale internationale. Au lieu de poursuivre cette voie, l’Europe signe un accord avec Aliev et le classe parmi ses partenaires stratégiques”, avaient déclaré les eurodéputés.

Le député européen français François-Xavier Bellamy avait justement demandé pourquoi l’attaque de Poutine contre l’Ukraine était sanctionnée, tandis que les actions d’Aliev restaient impunies.

“Comment pouvez-vous justifier l’importation de gaz de l’Azerbaïdjan ? Comment pouvez-vous justifier la coopération avec des criminels qui commettent des crimes horribles ? N’est-il pas tout aussi inacceptable de recevoir du gaz de Bakou que de Russie ? N’est-ce pas la même chose ?”, avait demandé avec indignation  Bellamy.

Miriam Lexmann (Slovaquie), co-auteure de la résolution, avait insisté sur le fait que l’Union européenne devrait poser des conditions claires à Bakou et garantir les droits des Arméniens du Haut-Karabakh, en particulier leur droit au retour.

“Au lieu de cela, nous flattons à nouveau le dictateur et récompensons le régime d’Aliev en élargissant le commerce avec lui. Il est temps d’arrêter de rêver à une coopération stratégique. Nous devons faire face à la réalité et agir conformément à nos valeurs et principes”, avait souligné Lexmann.

Contrairement aux affirmations de Bakou selon lesquelles les droits des Arméniens emprisonnés sont pleinement protégés, la résolution du Parlement européen souligne qu’ils sont soumis à des traitements inhumains et dégradants, y compris l’usage de substances psychotropes interdites.

Des organisations indépendantes sont incapables de suivre ces procès simulés, et dans ces conditions, Bakou suspend également les activités de la Croix-Rouge”, ont déclaré les députés, appelant à ce que les ambassadeurs européens accrédités en Azerbaïdjan visitent au moins les prisonniers arméniens.

Il convient de noter que la résolution n’a, malheureusement, qu’une valeur consultative et n’est pas obligatoire pour son application.